Kevin Klein a été conseiller municipal pour le quartier Charleswood, Tuxedo et Westwood pendant quatre ans. Conscient des enjeux de la Ville de Winnipeg, ce dernier brigue désormais le poste de maire de la Ville.
Par Ophélie DOIREAU
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté
Après s’être engagé pendant les quatre dernières années comme conseiller municipal, Kevin Klein souhaite continuer son parcours en politique municipale. Cette fois-ci comme maire de la Ville de Winnipeg. « Je veux devenir maire parce que j’aime cette ville. Je suis venu pour les affaires ici et c’est ici que j’ai décidé de fonder ma famille. La ville a des gens passionnés, la ville a beaucoup d’avantages. Mais elle a aussi du potentiel non exploité.
« Je vois aussi qu’avec les problèmes de criminalité, d’itinérance, notre ville est fracturée. J’ai mis longtemps avant de me décider à me lancer à dans ces élections. Je voulais voir qui allait se présenter et si ces personnes pouvaient apporter quelque chose à la ville. Finalement, j’avais l’impression qu’on allait repartir dans la même direction. »
C’est un changement que propose Kevin Klein dans sa manière d’appréhender la politique municipale. « Il faut vraiment changer de direction complètement. Le problème c’est qu’ici, beaucoup de politiciens n’ont pas été capables de gérer les services publics.
« Je pense que j’amène cette expérience sur la table avec tout le travail que j’ai déjà accompli avant de devenir conseiller municipal.
« Quand on décide de changer de direction complètement, il faut faire l’inventaire de ce qu’on a déjà : Quels services offrons-nous aux Winnipégois? Nous sommes bons pour faire des déclarations. Mais très mauvais à faire des suivis. J’insiste sur les suivis des politiques qu’on décide de mettre en place à la ville. »
Kevin Klein souhaite d’abord se concentrer sur les anomalies du système mis en place. « Je veux tout d’abord répondre à la préoccupation de la sécurité publique. Nous devons mieux répartir l’argent pour la sécurité.
« Je veux aussi répondre à l’itinérance. Il y a des politiques qui ne font pas de sens. Une grande partie des sans-abri ne peut pas accéder à des ressources du gouvernement parce qu’ils n’ont pas d’adresse. Il faut leur redonner de la dignité et enlever des barrières telles qu’avoir une adresse pour avoir les services auxquels ils ont droit. En ce moment, les services sont répartis partout dans la ville, ce n’est pas possible qu’ils soient à l’heure d’un rendez-vous à l’autre. Ce sont des choses que l’on doit corriger.
« C’est la même chose pour les infrastructures. Aujourd’hui, la part des 2 % qu’on collecte sur la taxe foncière pour les infrastructures ne va pas aux infrastructures. Je veux que l’argent qu’on reçoit et qui doit servir pour tel service aille à tel service. Ce n’est pas investir plus, c’est mieux gérer le budget. »
Pour rappel, Kevin Klein faisait aussi partie du Comité d’orientation permanent des biens et de l’aménagement, du patrimoine et du développement du centre-ville. Il a été le seul conseiller du Comité à voter contre la vente de l’ancien hôtel de ville et de l’ancienne caserne de pompiers de Saint- Boniface.
« C’est important de reconnaître que le français est notre deuxième langue officielle. Autant à la Ville qu’à la Province et qu’au Fédéral. J’ai appris lors d’une rencontre avec des organismes de la communauté francophone que certains de nos opérateurs au 911 ne parlent pas français, et donc ne peuvent pas venir en aide à certains citoyens. Le français ne doit plus être un élément négociable.
« Quand on parle de bâtiments historiques, oui il faut se concentrer sur l’histoire. Mais aussi sur les occasions de ce bâtiment pour en faire une destination. La Ville doit créer un environnement qui va offrir des occasions pour maintenir le patrimoine en vie.
« L’ancien hôtel de ville et l’ancienne caserne de pompiers de Saint-Boniface sont un exemple sur lequel la Ville a échoué. Les bâtiments ont été vendus pour 10 000 $. Nous aurions pu en faire une destination. Mais parce qu’on s’est concentré sur l’histoire et pas sur l’avenir de ces bâtiments, ça n’a pas été fait. »
Être en politique, c’est aussi voir des dossiers de son passé ressurgir sur le devant de la scène. C’est le cas de Kevin Klein. On le voit sur des photos de lui avec Peter Nygard. « Je dois le dire. Je n’ai aucun respect pour les réseaux sociaux. Il y a beaucoup de personnes dessus qui parlent beaucoup.
« Des gens émettent des accusations à mon encontre par rapport à mon passé avec Peter Nygard. Nous étions des dizaines de milliers de personnes à travailler pour lui. Aucun d’entre nous ne devrait être tenu responsable des actions de cette terrible personne. J’ai quitté mon emploi avec lui parce que je ne supportais plus son style de management. C’était avant de découvrir tout le reste. Oui, il y a des photos de moi avec lui, mais je pense que je peux trouver des photos de lui avec beaucoup de monde à Winnipeg. »