Pour Marcel Boille, candidat pour le poste de conseiller municipal pour le quartier de Saint-Boniface les choses sont très claires. Saint-Boniface doit devenir une ville indépendante de la Ville de Winnipeg. 

Par Ophélie DOIREAU

Initiative de journalisme local – Réseau.Presse-La Liberté 

Ce n’est pas la première fois que Marcel Boille se présente pour le poste de conseiller municipal de Saint-Boniface. Pour lui, il est clair que les choses doivent changer à Saint-Boniface. « Si on n’aime pas la façon dont les choses se font, se plaindre ne sert à rien. Il faut agir. Quand je regarde Saint- Boniface, je suis complètement déçu. 

« Plus largement, je suis déçu des politiques fédérales, provinciales et municipales. Tous les politiciens ont oublié pour qui ils travaillent. Ce sont les citoyens qui sont les patrons, pas les politiciens. Ils ont oublié leur rôle. 

« Dès qu’une élection est finie, les politiciens se fichent des intérêts de leurs citoyens. Ils ne sont pas là pour diriger notre vie, ils sont là pour fournir des services qu’on ne peut pas fournir individuellement.

« Saint-Boniface n’échappe pas à cette règle. Dans les derniers 20 ans, il n’y a pas un politicien qui a défendu les intérêts de Saint-Boniface. » 

Pour le candidat, les exemples de déception sont nombreux. Il en cite quelques-uns qui lui tiennent à coeur. « Toutes les routes de Windsor ou de Southdale. Ce sont toutes des routes qui ont plus de 50 ans et qui doivent être remplacées. Après 50 ans à avoir payé des taxes, il n’y a rien qui se fait. Où est tout l’argent qu’on a payé pendant 50 ans? Quel va être le coût de ces routes? Et d’où va venir l’argent? 

« Il y a quatre ans, les résidents de Norwood croyaient vraiment que Matt Allard allait défendre les intérêts pour la piscine de Norwood. Même s’il allait perdre le vote, il a voté avec la Ville de Winnipeg et pas pour les intérêts des résidents. 

« Cette piscine a donc été fermée et c’est bien dommage. La piscine était très fréquentée et très bénéfique pour la communauté. » 

Pour toutes ces raisons, s’il est élu, Marcel Boille veut amener la question d’un référendum pour séparer Saint- Boniface de Winnipeg. « Je veux que la Ville comprenne qu’on doit être mieux traité qu’on l’est maintenant. Sinon, je demanderai un référendum pour quitter la Ville de Winnipeg. 

« Saint-Boniface survivait très bien sans être avec Winnipeg. Il n’y a aucune municipalité qui avait besoin de Winnipeg. C’est Winnipeg qui avait besoin des municipalités pour devenir une ville et d’utiliser l’argent pour améliorer les infrastructures. » 

Pour devenir une ville à part entière, il faudrait alors des services pour assurer la pérennité de la ville. Pour Marcel Boille, aucun problème. « Avant qu’on soit forcé de s’incorporer à la Ville de Winnipeg, on avait tous ces services. Saint-Boniface était l’une des municipalités les plus riches, elle avait même un surplus au moment de joindre Winnipeg. 

« Ce que je veux pour Saint- Boniface c’est qu’on puisse développer nos communautés comme on veut sans être dirigé par quelqu’un d’autre. En ce moment, quand il y a un lot disponible, la Ville de Winnipeg va détruire le lot pour bâtir deux maisons dites abordables. Mais finalement qui sont plus chères que si on avait développé une seule maison dessus. Donc la vraie question c’est : Abordable pour qui? » 

Outre son envie de séparer Saint-Boniface de la Ville de Winnipeg, Marcel Boille n’a pas développé de programme spécifique si son référendum n’était pas concluant. D’ailleurs sur les grands dossiers de Saint-Boniface comme la vente de l’ancien hôtel de ville et de l’ancienne caserne de pompiers, le candidat n’était pas au courant de qui avait remporté l’appel d’offres de la Ville de Winnipeg. Cependant il émet tout de même cette remarque. « Ce sont les résidents de Saint- Boniface qui devraient voter sur ce dossier. »