Le Canada a annoncé lundi de nouvelles sanctions contre l’Iran, ciblant les forces de l’ordre et de hauts responsables, pour protester notamment face aux “violations flagrantes et systématiques des droits de la personne” lors des manifestations organisées après la mort de Mahsa Amini.

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Cette annonce survient après que des manifestations ont eu lieu ce week-end en Iran et ailleurs dans le monde, notamment à Ottawa, où le Premier ministre canadien Justin Trudeau a défilé pour soutenir “les femmes en Iran”.

Les sanctions visent notamment quatre individus: le commandant de la police de Téhéran, le sous-procureur général et deux hauts-responsables de l’administration judiciaire.

En plus des violations des droits humains, trois d’entre eux “ont participé directement à la persécution injuste et systématique de la minorité religieuse bahaïe en Iran”, a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, sans préciser lesquels.

Les sanctions s’appliquent aussi aux forces de l’ordre, accusées d’avoir “participé à l’arrestation arbitraire et à l’assassinat de manifestants iraniens non armés, ainsi qu’à l’université Al-Mustafa International “qui diffuse l’idéologie du régime à l’étranger”, notamment à travers ses étudiants recrutés dans des “légions étrangères déployées en Syrie pour soutenir le régime” de Bachar al-Assad.

Les sanctionnés se voient imposer une interdiction des transactions et un gel de leurs avoirs au Canada, ainsi qu’une interdiction d’entrée sur le territoire pour les individus concernés.

En outre, Ottawa accuse Téhéran d’être un “soutien actif” aux “atrocités commises par la Russie en Ukraine, par la vente d’armes et l’envoi de personnel militaire iranien pour former et aider les forces russes à utiliser les armes iraniennes”.

L’Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant notamment le port du voile pour les femmes.

Au total, ces dernières semaines, le gouvernement canadien à imposé des sanctions contre 93 personnes et 179 entités iraniennes, dont la police des moeurs.

Ottawa a également banni “pour toujours” de son territoire 10.000 responsables, dont les membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime iranien.

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