Par Raymond CLÉMENT
Sans raison de nous en réjouir.
Le plus récent rapport des Nations unies indique que la population mondiale va atteindre 8 milliards d’individus le 15 novembre prochain.
Un chiffre phénoménal quand on sait qu’en 1950, la population mondiale avoisinait les 2,5 milliards. En sachant que nous sommes tous sur le même bateau (notre Terre est un espace fini), voici comment notre récente histoire démographique s’est écrite, un bloc continental à la fois.
En Asie
L’Asie est passée de 1,4 milliard en 1950 à 4,7 milliards en 2021. Le monde asiatique représente tout près de 60 % de la population planétaire. Les 0 à 14 ans ont augmenté de 0,6 milliard, les 15 à 64 ans de 2,3 milliards et les 65 ans et plus de 0,4 milliard. Le taux de fécondité est passé de 5,7 enfants/femme en 1950 à 1,9 enfant/femme en 2021. L’âge médian est passé de 20,6 ans en 1950 à 31,2 ans en 2021.
En Afrique
La population du continent africain arrive au 2e rang. Elle est passée de 0,2 milliard en 1950 à 1,4 milliard en 2021. Ce bond humain représente dorénavant 18 % de l’Humanité. Les 0 à 14 ans ont augmenté de 0,5 milliard et les 15 à 64 ans de 0,7 milliard. Le taux de fécondité est passé de 6,6 enfants/femme en 1950 à 4,3 enfants/femme en 2021. Si bien que l’âge médian a à peine bougé : il était de 18,1 ans en 1950 et de 18,6 ans en 2021.
En Europe
La population européenne est passée de 0,5 milliard en 1950 à 0,7 milliard en 2021. L’augmentation de 0,2 milliard s’est également répartie : 0,1 milliard chez les 15 à 64 ans et 0,1 milliard chez les 65 ans et plus. Le taux de fécondité est passé de 2,7 enfants/femme en 1950 à 1,5 enfant/femme en 2021. L’âge médian est passé de 27,8 ans en 1950 à 41,7 ans en 2021.
En Amérique latine
La population latino-américaine est passée de 0,2 milliard en 1950 à 0,7 milliard en 2021. L’augmentation de 0,5 milliard est très inégalement répartie : 0,1 milliard chez les 0 à 14 ans, 0,3 milliard chez les 15 à 64 ans et 0,1 milliard chez les 65 ans et plus. Le taux de fécondité est passé de 5,8 enfants/femme en 1950 à 1,9 enfant/femme en 2021. L’âge médian est passé de 18,3 ans en 1950 à 30,3 ans en 2021.
En Amérique du Nord
La population nord-américaine est passée de 0,2 milliard en 1950 à 0,4 milliard en 2021. Les 15 à 64 ans ont augmenté de 0,1 milliard, tandis que les 65 ans et plus ont aussi augmenté de 0,1 milliard. Le taux de fécondité est passé de 3,0 enfants/femme en 1950 à 1,6 enfant/femme en 2021. L’âge médian est passé de 29,0 à 37,9.
En guise de conclusion
Cette batterie de données souligne clairement le lien étroit entre la baisse du taux de fécondité et le vieillissement de la population.
Un grave problème en soi auquel s’ajoutent des guerres, des famines, le dérèglement climatique et dans certains pays (comme le Canada) une sérieuse pénurie de main-d’oeuvre. Force nous est de conclure que les choses ne tournent pas très rond pour l’ensemble de la population planétaire.
Atteindre très bientôt, pour ensuite franchir la barre des 8 milliards d’individus, n’est d’évidence pas source de réjouissances. L’Humanité entière serait bien avisée de se pencher très sérieusement sur les énormes défis d’adaptation qui l’attendent bien avant la fin du présent siècle.