Trois députés québécois élus lors des dernières élections provinciales se sont vus refuser l’accès à l’Assemblée nationale du Québec après avoir refusé de prêter allégeance au roi Charles III, chef d’Etat du Canada, comme la Constitution l’impose.

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Sur les images retransmises en direct à la télévision, les élus du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, Pascal Bérubé et Joël Arseneau, se sont heurtés à une porte close et à un refus explicite d’une haute fonctionnaire.

“J’ai eu un ordre clair qui me disait que vous ne pouviez pas entrer parce que vous n’avez pas prêté serment”, a indiqué la sergente d’armes Véronique Michel en référence au refus de la présidente de l’Assemblée nationale.

Peu après, le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, a fait part de sa déception, lors d’un point presse.

“Ça fait des siècles que pour représenter le peuple québécois, il faut passer par un geste de soumission à la couronne britannique et ça fait au moins des décennies au Québec qu’on dit que ça va changer et que ça ne change pas”, a expliqué Paul St-Pierre Plamondon.

L’élu s’est toutefois félicité d’une évolution sur la question depuis quelques semaines.

“Il y a désormais consensus sur cette question dans la chambre (…) ça veut dire que toutes les prochaines générations de politiciens et de politiciennes n’auront plus ce geste humiliant à poser”, a poursuivi le chef du Parti Québécois.

Jeudi, tous les partis ont adopté une motion indiquant leur souhait d’abolir ce serment et l’un d’eux, Québec Solidaire (gauche), a déposé un projet de loi visant à le rendre facultatif.

“Moi le premier, je n’aime pas prêter serment au roi, on est tous d’accord pour abolir ce serment”, a-t-il affirmé, devant des journalistes avant d’annoncer qu’un projet de loi gouvernemental sera aussi déposé la semaine prochaine.

Selon la loi constitutionnelle canadienne, tout député élu au niveau fédéral comme provincial doit prononcer un serment d’allégeance à la monarchie britannique afin de pouvoir siéger.

Or, fin octobre, les trois députés du Parti québécois n’ont prêté serment qu’au peuple québécois et pas à Charles III. Onze députés de Québec Solidaire avaient également refusé de prêter serment avant de finir par le faire.

Dans un sondage en avril dernier, pour la première fois de l’histoire du pays une courte majorité de citoyens canadiens avait déclaré vouloir en finir avec la royauté, dont le rôle est aujourd’hui largement honorifique. Un pourcentage qui atteignait 71% au Québec.

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