Lorsqu’on parcourt les médias canadiens, on se rend compte que nos écoles sont en pleine crise. Nous devons nous mobiliser pour les aider ainsi que nos enseignants à naviguer à travers les difficultés qui viennent sérieusement affecter la qualité de l’éducation. En voici quelques-unes!

Par Simon LAPLANTE

1. Manque de professionnels

Depuis quelques années le manque d’enseignants se fait de plus en plus sentir, particulièrement en ce qui concerne les suppléants. Présentement, nombreuses sont les directions d’école qui n’arrivent plus à trouver de suppléants pour faire face à un nombre plus élevé d’enseignants épuisés ou simplement malades. Plusieurs divisions scolaires ont annulé le développement professionnel des enseignants pour justement éviter de ne pas avoir un adulte disponible en avant de la classe. Dans certains cas, on a même demandé à des concierges de prendre en charge une classe pour un moment. Au Canada, environ 40 % des jeunes enseignants quittent la profession dans les cinq premières années. Il y a lieu de s’interroger sur le pourquoi de cette situation.

2. Reconnaissance du personnel de soutien

Le premier ministre de l’Ontario Doug Ford a compris, il y a quelques semaines, que le personnel de soutien était essentiel dans nos écoles. Comme communauté, sommes-nous conscients du travail accompli par ces hommes et ces femmes? Il est absolument nécessaire pour nos décideurs et administrateurs scolaires de reconnaître l’impact de ces personnes et de les traiter avec respect et compassion.

3. Présence accrue d’enfants avec des besoins spéciaux

De plus en plus d’enfants arrivent dans nos écoles avec des besoins spéciaux. Avec un personnel de soutien adéquat et des enseignants capables d’individualiser les apprentissages, ces enfants peuvent réussir et aller bien au-delà de leurs limites. Ce qui n’est peut-être pas vraiment reconnu, c’est l’intensité de certains de ces besoins spéciaux et le fait que ces enfants se retrouvent dans des classes de plus en plus grandes à cause, entre autres, de ressources financières inadéquates et un manque de personnel.

Lorsqu’un enfant non verbal exprime sa frustration en mordant le personnel qui se retrouve dans une classe, faut-il se surprendre que les apprentissages du reste de la classe soient souvent interrompus? Non pas que cet enfant n’a pas sa place dans la classe, mais il doit être encadré avec des supports informés et bien préparés. Cela est loin d’être la norme!

4. Ressources insuffisantes

Le gouvernement du Manitoba, comme bien d’autres à travers notre pays, cherche à minimiser les coûts de l’éducation. Révision du modèle de gérance, du mode de financement, des programmes scolaires, retour des taxes scolaires aux contribuables, les idées ne manquent pas. Mais a-t-on pris le temps de bien examiner l’impact de ces décisions sur ce qui se passe dans nos salles de classe? Nos administrateurs scolaires et notre gouvernement doivent sérieusement évaluer la réalité scolaire dans laquelle nos enfants et nos éducateurs vivent, surtout depuis la pandémie, avant de vouloir apporter des changements financiers dans nos écoles.

5. Professionnels abusifs

Dernièrement, plusieurs éducateurs ont été reconnus coupables d’abus physiques envers leurs étudiants. Au Manitoba, cette réalité est demeurée longtemps plus ou moins cachée. Bien qu’il existe un nombre vraiment restreint d’éducateurs abusifs, l’impact de cette situation sur le moral du corps professoral, des étudiants et des communautés se fait sentir. Il faudra beaucoup d’efforts et de patience pour non seulement s’assurer que les abuseurs ne se retrouvent pas dans nos écoles, mais aussi pour réinstaurer un climat de confiance parmi tous les acteurs.

Lorsque l’on examine ces quelques réalités, je suis surpris que l’on ne s’inquiète pas davantage, surtout dans le contexte d’un taux d’absentéisme de plus en plus élevé chez nos étudiants et éducateurs causé par la maladie et les infections pulmonaires. Sommes-nous suffisamment informés de ces réalités? Et quelles sont les actions possibles qui s’offrent à nous pour contrer les effets négatifs de ces défis? Ne pas se préoccuper sérieusement de ce qui se passe dans nos écoles n’est plus une option. D’ailleurs, elle ne l’a jamais été!