Du haut de ses 22 ans, Simon Boily a écrit, composé et produit tout seul son premier album. Un projet d’environ 30 minutes et composé de neuf titres disponibles depuis dimanche 11 décembre sur les plateformes Bandcamp et Soundcloud.

Par Hugo BEAUCAMP

À l’occasion de la sortie de son album Le poète solitaire, Simon Boily, étudiant en maîtrise d’histoire à l’Université du Manitoba lorsqu’il n’est pas derrière un micro, s’est produit sur les planches du Théâtre Cercle Molière (TCM) dimanche 11 décembre. Une vingtaine de personnes ont donc pris place dans la petite salle intimiste du TCM, toute drapée de rouge pour la représentation de Simon Boily.

Ce projet d’EP, le jeune homme y travaille depuis quatre ans. Un accomplissement qui force le respect, mais que l’étudiant musicien a pour l’instant un peu de mal à réaliser : « Pour le moment je pense plus aux spécificités techniques qu’à l’achèvement en lui-même. Peut-être que ça fera tilt d’ici quelques mois et je pourrai me féliciter. »

| Jongler avec la musique et les études

En effet l’accomplissement est de taille, et ce pour plu-sieurs raisons. La confection d’un album est une tâche chronophage, d’autant plus lorsqu’il faut tout faire soi-même, et c’est le cas de Simon Boily. Le jeune artiste « ne maîtrise rien » mais touche à tout, ukulélé, guitare, batterie et même les logiciels de montage.

« Pour moi, chaque instrument est un outil, je trouve que de n’en jouer qu’un est limitant. J’ai appris à soumettre mes instruments à mes volontés », dit-il. Bien sûr, pour être capable d’utiliser tous ces outils, il a fallu travailler et apprendre à s’en servir, il confie : « J’ai mis des mois à écrire ma première chanson parce que j’apprenais à me servir du programme de montage. » Mais lorsque l’on est étudiant, en maîtrise de surcroît, investir le temps nécessaire pour faire de la musique n’est pas chose facile.

C’est à se demander si Simon Boily dort la nuit? « Parfois, » lance-t-il amusé, « par moment je suis saisi par un élan créatif et je reste éveillé jusque tard dans la nuit. Quand j’ai une idée, il faut qu’elle sorte. » D’autant plus que la maîtrise d’histoire « c’est du sérieux. » Et même s’il clame volontiers son amour pour l’histoire, l’étudiant admet tout de même que « sans la musique, je serais devenu fou. »

Ce projet d’album Le poète solitaire se termine en tout cas juste à temps : c’est le début des examens pour Simon Boily.

Même si ce n’était pas la première fois qu’il montait sur scène le dimanche 11 décembre, le jeune artiste francophone laissait entendre qu’il était plus stressé par l’idée de sortir un album et de le présenter au Théâtre Cercle Molière (TCM) que par la perspective de ces examens. « C’est quand même une grosse étape! »

| Philosophie, sentiments et musique

Une grosse étape effectivement, d’autant qu’il s’agit là du fruit d’un travail de longue haleine. « Déjà quand j’ai commencé à écrire mes chansons à 18 ans, j’avais dans l’idée de faire un album. »

Naturellement au cours de ces quatre années, le chanteur compositeur a eu le temps de peaufiner son album en s’inspirant un peu de l’univers des artistes qu’il écoute. En l’occurrence : « Radiohead, Coldplay aussi, mais je suis de plus en plus influencé par le métal. J’essaie de fusionner le tout avec mes idées pour créer de la dynamique. »

Un genre aux influences très hétérogènes donc, car la musique n’est pas la seule source d’inspiration pour Simon Boily puisque son amour pour la philosophie participe lui aussi à son processus de création. « J’ai commencé cet album à un moment où j’étais très dans l’existentialisme », raconte-t-il. « J’adore la philosophie, faire de la musique c’est faire de la philo. L’éthique et les sentiments sont étroitement liés, d’ailleurs la première chose que l’on apprend dans un cours de théorie de la musique c’est : un accord majeur c’est un accord content, un accord mineur, c’est un accord triste. »

Un album qui plaira sûrement aux amateurs de philosophie et d’albums concept rock alternatif.