Depuis le 2 décembre et jusqu’au 21 mai 2023, des galeries du Musée des Beaux-Arts de Winnipeg accueille une exposition à l’occasion du 150e anniversaire du Winnipeg Free Press. Intitulée, Headlines : The Art of the News Cycle, axée sur le quotidien winnipégois, l’exposition se veut une véritable ode aux journaux et à leur rôle envers la scène artistique.
Par Ophélie DOIREAU
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté
e sont neuf artistes canadiens qui ont pris part à l’exposition que le Musée des Beaux- Arts a dévoilé le 2 décembre. Journaux d’époque, oeuvres faites à partir de papier journal, archives, extraits vidéos sont les quelques éléments qui prennent place dans des galeries du Musée des Beaux- Arts. Marie-Anne Redhead, responsable du développement pour l’organisme détaille le long travail qui a été réalisé. « La commissaire de l’exposition, Riva Symko a mis sur pied une collaboration avec le Winnipeg Free Press, elle cherchait à dépasser le thème de l’anniversaire du quotidien.
« Elle souhaitait explorer la relation des artistes avec les journaux. Mais aussi comment la presse fonctionne pour nous donner un sens d’identité. »
Pour le Musée des Beaux- Arts, une chose est sûre : l’art et la presse sont étroitement liés. Marie-Anne Redhead développe : « Le Musée des Beaux-Arts et le Winnipeg Free Press sont des institutions de la ville de Winnipeg. Ils font partie de notre identité.
« Les journaux sont des témoins d’une époque. Il y a beaucoup d’artistes qui travaillent avec le papier journal pour créer toutes sortes d’oeuvres. Et les journaux collaborent avec les artistes régulièrement pour mettre en avant leur message. C’est une belle relation. »
| Lien précieux
D’ailleurs à cet égard, le directeur et chef de la direction du Musée des Beaux-Art, Stephen Borys, exprimait ce lien précieux lors de l’ouverture de l’exposition : « La salle de rédaction et la galerie d’art peuvent sembler des mondes à part, mais nous sommes tous deux engagés dans la compréhension de nous-mêmes et du monde qui nous entoure, le partage de nouvelles perspectives et le rassemblement de la communauté autour de ce qui compte. »
Jusqu’au 21 mai 2023, les Manitobains pourront alors explorer ces deux galeries où modernité et traces du passé se côtoient comme l’indique Marie-Anne Redhead. « Depuis plus d’un siècle, les journaux jouent un rôle majeur pour informer le monde sur l’actualité, pour l’analyser et pour la vulgariser. Localement, les journaux ont un vrai rôle de moteur social. Ils nous aident à travailler notre regard critique sur le monde.
« La combinaison entre les archives et l’art présente dans cette exposition est un fragment de comment les artistes interprètent les nouvelles et comment ils peuvent s’en servir pour leur art. »
| Une œuvre marquante
Une oeuvre a particulièrement retenu l’attention de Marie-Anne Redhead, celle de la Manitobaine, Miriam Rudolph : « Cette oeuvre explore des extraits de journaux du Winnipeg Free Press. L’artiste essaye de mettre en avant des évènements historiques qu’on a peut-être exclus de notre histoire.
« Il y a des extraits au sujet de la réconciliation, des extraits au sujet de la pendaison de Louis Riel. C’est une installation qui repose sur les archives, mais qui remise en avant de cette manière nous permet de porter un regard critique sur la société dans laquelle nous vivons. C’est une mission commune aux journaux et à l’art. »
Cette exposition est vraiment pensée pour activer nos sens lors de la visite puisqu’elle se vit aussi bien avec les yeux, qu’avec les oreilles. « Il y a des iPads qui peuvent donner davantage d’explications à certaines oeuvres présentes. Il y a aussi l’évolution de la nouvelle avec une presse d’époque jusqu’à la télévision avec les nouvelles en continu. On peut s’arrêter et découvrir des écrans avec des messages publicitaires.
« Un artiste a voulu explorer aussi le rapport des personnes aux fausses nouvelles qui est plus que jamais d’actualité. »
| Sensibilisation
Cette exposition est aussi un moyen de sensibiliser le jeune public à l’intérêt des journaux dans la société. Un point que souligne Marie-Anne Redhead : « Il y a des tables au milieu de cette exposition pour permettre à des classes scolaires de venir voir l’exposition et ensuite de parler du rôle des journaux (1). C’est réellement une exposition qui est pensée à plusieurs niveaux. Si vous venez plusieurs fois, vous ne verrez jamais la même chose. »
(1) Il est possible de s’inscrire aux ateliers d’école sur le site du Musée des Beaux-Arts