Écrit par Sophie GAULIN

Lucienne Loiselle, née Beaudry le 25 novembre 1942, femme Métisse et pionnière dans la communauté francophone dans plusieurs domaines, s’est éteinte le 8 février à l’âge de 80 ans après une longue lutte contre le cancer.

Lucienne Loiselle a marqué le milieu de l’éducation. Elle est à l’origine du programme alternatif au Collège Louis-Riel, mais aussi du centre de ressources qui porte son nom, dans le même établissement.

Avec émotion, l’un de ses fils, Robert Loiselle se souvient : « Ma mère était très fière d’être à l’origine de ce centre de ressources, qui aide les gens à apprendre et qui participe encore aujourd’hui au succès des élèves du Collège Louis-Riel. »

Dans le domaine de l’action civique, l’adulte qu’il est aujourd’hui se souvient aussi d’avoir arpenté les rues de Saint-Boniface avec sa mère, qui était bien déterminée à convaincre ses concitoyens que ce quartier n’était pas né pour des petits pains.

Robert Loiselle avec sa mère Lucienne. (photo : gracieuseté Robert Loiselle)

Au milieu des années 1970, elle s’était engagée dans le Programme d’amélioration de quartier (Neighbourhood Improvement Program) avec l’appui de l’Association des résident du vieux Saint-Boniface, qui a contribué à améliorer les routes, les trottoirs et les égouts du nord du vieux Saint-Boniface, précisément de la rue Dumoulin à la voie ferrée.

Par son action, Saint-Boniface est devenu un quartier à très grande priorité.

Du côté culturel, Lucienne Loiselle a aussi fait sa marque. À nouveau Robert Loiselle souligne : « Il n’y aurait pas d’Ensemble folklorique de la Rivière-Rouge sans Lucienne Loiselle. C’est elle qui est allée au Québec prendre des cours de gigue pour ramener cette part de culture traditionnelle au Manitoba. »

Son amour pour le patrimoine et la culture a mené Lucienne Loiselle à écrire dans une perspective historique et sociale un livre abondamment illustré à l’occasion du 50e anniversaire du Festival du Voyageur. Un livre paru aux Éditions des Plaines en 2019.

L’engagement de Lucienne Loiselle au sein du Festival du Voyageur en a fait aussi une membre active de l’Ordre des voyageurs officiels. Avec son mari Lucien Loiselle, ils ont été Voyageurs officiels en 1977, 1978, 1979 puis de nouveau avec d’autres anciens en 1989 pour le 20e du Festival du Voyageur.

« Ils ont été à prendre l’initiative de faire participer les enfants quand ils étaient Voyageurs officiels, raconte Robert Loiselle. On les suivait partout. »

Pour Lucienne Loiselle, la débrouillardise, l’activisme et la détermination ont pris racine dès l’enfance. Elle a aidé à fonder la Branche Castors au Manitoba affiliée avec les scouts canadiens français catholiques du Canada.

« Dans les dernières années, notre communauté a vu partir des animatrices de la francophonie de l’après-guerre. Je pense aussi à Marcelle Forest. »