La paroisse Précieux-Sang cessera de donner l’Office le 1er août 2023. Après 75 ans d’existence, l’imposante bâtisse de la rue Kenny, œuvre architecturale d’Étienne Gaboury, passe entre les mains de la paroisse hispanophone dont les fidèles viennent d’Amérique du Sud pour la plupart, Nuestra Señora, et la paroisse Saint Kizito, dont les fidèles sont majoritairement issus d’Afrique.

Joël Gosselin, président du comité des finances de la paroisse Précieux-Sang et cosignataire d’une lettre de passation de consignes adressée le 10 février aux deux paroisses bénéficiaires, dont La Liberté détient une copie, explique les raisons qui ont mené à cette fermeture.

«Le nombre de paroissiens et de religieux diminue. Ceux qui sont là, présentement, sont très âgés. Il n’y a presque pas de relève. Il y a moins de gens qui sont prêts à se dévouer à la religion », déplore-t-il. 

Joël Gosselin explique aussi que le fait que la paroisse soit localisée dans un quartier résidentiel, n’a pas aidé à sa longévité.

« Notre messe est en français et il y a moins de francophones aujourd’hui dans les alentours, en comparaison avec il y a vingt ans. Les parents sont demeurés là, mais leurs enfants ont déménagé ailleurs. Ils doivent être dans d’autres paroisses, dans de nouveaux quartiers surtout », pense-t-il. 

Les dons ont baissé

Le président du comité des finances fait également savoir que les dons des fidèles de la paroisse ont baissé, mais que cela n’était pas la raison principale qui a conduit à la fermeture. 

« Nous avons encore des fonds qui nous permettent de continuer à fonctionner, mais c’est plus le manque de volontaires qui pose problème. Il y a quarante ans, les paroissiens consacraient chaque samedi de leur vie à prélever des fonds. Il n’y a pas grand-monde qui soit prêt à travailler pour le Seigneur, aujourd’hui », regrette-t-il.

Selon lui, la paroisse compte, aujourd’hui, un prêtre, deux religieuses de la congrégation des Filles de la Croix, une secrétaire qui est rémunérée pour ses services et pas de vicaire, alors qu’ils en avaient deux auparavant.

Maintenant que la fermeture de la paroisse est actée, Joël Gosselin appelle les Franco-Manitobains à garder en tête le souvenir de ses accomplissements pour la communauté. 

« Ceux qui ont bâti l’église catholique au Manitoba ont construit aussi des écoles et ils ont dû se battre pour défendre le français », rappelle-t-il.