Dans une récente mise en perspective (1), j’ai comparé le système de santé canadien à celui de plusieurs autres pays. Pour s’en tenir à une seule comparaison, prenons l’Australie. Comme le Canada, nous parlons d’un grand territoire avec une densité de population de 3,3 personnes par kilomètre carré (3,8 au Canada). Le pays compte aussi une population autochtone qui s’élève à 10,2 % de la population totale (4,9 % au Canada). Le groupe d’âge des 65 ans et plus représente 15,9 % de la population (17,5 % au Canada). 

D’après l’OCDE, en 2019 (année choisie pour éviter toute distorsion due à la pandémie), le Canada dépensait par 1 000 habitants 4,3 % de plus en soins de santé, tout en ayant 43 % moins de médecins, 21 % moins d’infirmières et 41 % moins de lits d’hôpitaux. Avec comme résultat une espérance de vie de 84,2 années (85,0 années pour l’Australie). 

Pour étoffer la comparaison, notons que l’Australie offre une couverture complète des coûts des produits pharmaceutiques à l’ensemble de la population. Et soulignons que le taux de mortalité dû à la consommation de drogues était de 6,6 par 100 000 personnes en Australie (21,2 au Canada, soit plus du triple). 

Citons encore une étude du Commonwealth Fund (basé aux États-Unis) qui comparait l’accès et la qualité des soins de santé dans 11 pays à hauts revenus. L’Australie se plaçait au troisième rang après la Norvège et les Pays-Bas. Tandis que le Canada devait se contenter du 10e rang. 

Comment s’y prennent donc les Australiens? D’abord, les prix de leurs produits pharmaceutiques sont environ un tiers moins chers que ceux payés par les provinces canadiennes. 

Aussi, les Australiens bénéficient d’un programme de soins à domicile de qualité supérieure depuis 50 ans. Ce programme est maintenant ajusté afin de remettre le financement directement aux individus plutôt qu’aux organisations. 

De plus, le secteur hospitalier australien s’avère plus efficace grâce à une rémunération basée sur les activités effectuées. En 2020-2021, 32 % des admissions électives impliquant une intervention chirurgicale ont eu lieu dans des hôpitaux publics et 68 % dans des hôpitaux privés, dont environ les trois-quarts sont à but lucratif. 

Les hôpitaux privés à but lucratif ne sont pas considérés comme une menace, mais plutôt comme une aide d’appoint pour réduire la pression exercée sur le système en traitant dans des environnements plus appropriés des patients qui exigent des traitements moins complexes. 

Sans l’ombre d’un doute, les Canadiens peuvent apprendre des politiques de santé en vigueur en Australie. 

(1) Voir La Liberté du 1 au 7 février