La mauvaise performance économique est notamment due à un net recul des investissements des entreprises en machines et matériel.

Cette stagnation a surpris les analystes qui s’attendaient à une croissance d’environ 1,6 %.

“La croissance du PIB réel a stagné, l’économie n’ayant connu aucune croissance au quatrième trimestre” toutefois “la demande intérieure finale – une meilleure mesure de la dynamique économique sous-jacente au Canada – a augmenté de 1,0 % après avoir diminué au troisième trimestre”, note Royce Mendes, analyste chez Desjardins.

Andrew Grantham, son confrère de chez CIBC, a partagé le constat, notant que l’économie canadienne a “étonnamment décroché” durant ce trimestre, “mais les premières indications suggèrent qu’elle a commencé la nouvelle année sur de meilleures bases”.

Les investissements des entreprises en machines et matériel ont diminué (-7,8 %) en raison principalement de la baisse des dépenses pour des ordinateurs.

L’investissement en logement a continué de reculer sur fond de coûts d’emprunt en augmentation. La demande a été freinée par la hausse des taux d’intérêt hypothécaires.

Au cours du quatrième trimestre, la Banque du Canada a relevé deux fois son taux directeur, lequel atteignait 4,25 % en décembre 2022 contre 0,25 % un an auparavant, en décembre 2021.

“Le quatrième trimestre et le premier (de 2023, ndlr), semblent susceptibles d’être légèrement inférieurs aux prévisions antérieures de la Banque du Canada, ce qui soutient la pause actuelle en termes de taux d’intérêt” a remarqué Andrew Grantham.

Début février, Tiff Macklem, gouverneur de l’institution, a annoncé une “pause” dans la hausse de son taux directeur, qui a atteint 4,5 % en janvier 2023.

Les dépenses des ménages ont augmenté avec un essor des achats de camions, de fourgonnettes et de voitures neuves.

Les Canadiens ont moins épargné en 2022 qu’en 2021, avec un taux d’épargne de 6 % contre 11 % l’année précédente, dans le contexte de la fin des aides gouvernementales liées à la pandémie. Toutefois, ce taux est environ trois fois supérieur à celui de 2019, avant la pandémie.

Les exportations de biens et de services ont progressé légèrement (+0,2 %), avec des augmentations pour le blé, le canola et les services de voyage.

Les importations ont elles reculé de 3,2 % au quatrième trimestre, une baisse principalement due au recul des produits pharmaceutiques et médicinaux, ainsi que des ordinateurs.

En outre, Statistique Canada a révisé à la baisse le PIB du troisième trimestre, qui a finalement atteint 2,3 % contre 2,9 indiqué auparavant.

De nombreux pays dans le monde sont confrontés à un ralentissement de leur économie. Comme le Canada, la Grande-Bretagne a enregistré une croissance nulle au quatrième trimestre et d’autres pays sont entrés en récession, à l’instar de la Finlande et de la Hongrie.

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