En 2022, ce même gouvernement déboursait 63,6 millions $ pour verser à 145 000 familles avec un revenu familial inférieur à 175 000 $ un chèque de 250 $ pour leur premier enfant et 200 $ pour chaque enfant additionnel. 

De plus, le Manitoba a fourni aux propriétaires fonciers des chèques de remboursement équivalant à 25 % de leurs factures de taxes scolaires en 2021. Les remboursements sont passés à 37,5 % en 2022 pour un coût total de 350 millions $ et, en 2023, la facture des remboursements de 50 % s’élèvera 453 millions $. 

Jusqu’à récemment, ce gouvernement accordait la priorité à un budget équilibré et à la réduction des impôts, tandis qu’il limitait fortement le financement des priorités largement reconnues comme essentielles, telles que l’éducation, les soins de santé et les infrastructures. Mais tout en distribuant des chèques pour aider des gens qui gagnent jusqu’à 175 000 $, il insistait quand même que le gouvernement fédéral lui verse plus d’argent pour un système de santé en perpétuel état de crise. 

Or, il est loin d’être acquis que l’électorat verra d’un bon oeil cette générosité calculée de la part de la Province. Plus que jamais, il est conscient de l’importance de la pauvreté au Manitoba. Les banques alimentaires sont soumises à des pressions grandissantes, les problèmes de santé mentale et d’itinérance font les manchettes, le nombre de sans-abris augmente et les logements sociaux sont en demande croissante. 

D’évidence, après trois ans de pandémie, la réduction des impôts n’est sans doute pas la priorité des Manitobaines et des Manitobains. D’ailleurs, à la fin de 2022, un sondage effectué par Probe Research indiquait que la majorité de la population souhaitait que le gouvernement annule les remboursements de taxes scolaires et dépense l’argent plutôt pour les services essentiels. 

Il reste à voir comment, aux élections du 3 octobre, l’électorat réagira à tout parti politique, peu importe sa couleur, qui adoptera des tactiques électorales plutôt que des stratégies qui mettraient fin au clientélisme exagéré dont nous sommes malheureusement témoins. Car il existe un besoin urgent de mettre en place des stratégies économiques et sociales conçues dans une perspective à long terme, hors de tous les calculs électoraux, pour s’attaquer enfin aux problèmes de fond qui minent notre société.