Alors que la problématique du manque de ressources humaines ne cesse de faire parler d’elle, la nouvelle tombe comme un véritable coup de massue.

D’autant plus que le programme concerné souffrait déjà de cette pénurie de main-d’oeuvre, comme le souligne Darlene Jackson, présidente du syndicat des infirmières du Manitoba : « Pas plus tard qu’hier, nous n’avions aucune infirmière disponible pendant 16 heures. » Rappelons que le programme des soins infirmiers aux victimes de violence sexuelle devrait être ouvert jour et nuit, toute la semaine.

Conséquences terribles

Les conséquences de cette absence de personnel, c’est finalement pour les victimes d’agression sexuelle qu’elles sont le plus terribles. Darlene Jackson explique : « Lorsque personne ne peut les prendre en charge, on demande aux victimes de rentrer chez elles pour revenir plus tard, et on leur interdit de se laver ou même de s’essuyer. On imagine facilement à quel point cela peut-être traumatisant pour ces personnes qui viennent tout juste d’être agressées sexuellement. »

Pour pallier cela, le gouvernement avait injecté 640 000 $ dans le but de créer cinq postes à temps plein dans le service en avril 2022.

Travail occasionnel

Jusqu’alors, le service tournait grâce à l’implication d’infirmières qui prenaient sur leur temps libre pour couvrir les quarts de travail du service. Par exemple, certaines infirmières ont apporté leur aide au programme en plus de leurs heures de travail aux urgences.

« Alors, quand le gouvernement a annoncé l’ouverture de ces postes en avril dernier, beaucoup de ces infirmières qui avaient l’expérience du service ont postulé », raconte Darlene Jackson. Elle ajoute d’ailleurs que nombre d’entre elles rêvaient déjà de travailler dans le service de soins aux victimes d’agression sexuelle depuis le départ.

Seulement, « malgré les 13 infirmières qualifiées », le HSC a préféré recruter des infirmières inexpérimentées qu’il faut donc entraîner et former.

Les démissions ne concernent donc pas les infirmières embauchées à temps plein, mais celles qui y ont travaillé de manière occasionnelle.

En attendant que les infirmières à temps plein soient formées, la présidente du syndicat des infirmières du Manitoba craint que les lacunes du programme ne s’aggravent.