Avec la réception des ascenseurs au mois de juin d’Allemagne, les 48 logements qui constituent le projet Les Suites Marion, situé au 156, rue Marion, devront être opérationnels au plus tard le 1er septembre.
« Les logements sont prêts. Il ne reste plus qu’à installer les ascenseurs et les faire valider par la Ville de Winnipeg. Une opération qui peut prendre environ six semaines, après leur réception. Il y a une forte demande des ascenseurs à travers le monde. Le constructeur à qui nous avons passé la commande a eu un peu de retard », fait savoir Robert Lafreniere, chef de la direction financière de Réseau Compassion Network.
Lancé en avril 2022, le projet devait initialement être livré dans un délai de 14 à 15 mois.
Parmi les 48 logements, 20 unités réparties sur les cinq étages de la bâtisse sont réservées à prix abordable pour trois organismes francophones.
En tout, huit studios bénéficieront aux clients de l’organisme Sara Riel, cinq logements d’une chambre à cou-cher aux clients de la Fondation St-Amant et sept autres logements de deux et trois chambres à coucher aux clients de l’Accueil francophone.
« Les clients des trois organismes ont des besoins différents. Les nouveaux arrivants, comme il s’agit sou-vent de familles nombreuses, nous avons mis à leur disposition des appartements plus spacieux », précise Robert Lafreniere.
« Créer une communauté »
Les prix de départ des unités sont de 1 050 $ pour des studios de 501 pieds carrés et de 1 295 $ pour des appartements d’une chambre à coucher de 616 pieds carrés. Les appartements de deux chambres à coucher, d’une superficie de 830 pieds carrés, et les appartements de trois chambres à coucher, d’une superficie de 967 pieds carrés, sont respectivement proposés aux prix de 1 535 et 1 790 $.
Il s’agit, là, des prix réguliers. Les clients de l’organisme Sara Riel vont bénéficier d’une réduction d’entre 35 et 40 %. Les clients de la Fondation St-Amant auront droit à un rabais de 20 % et ceux d’Accueil francophone à une réduction de 10 %.
Selon Robert Lafreniere, les taux de réduction ont été calculés sur la base des moyens financiers des clients de chaque organisme, en fonction notamment des subventions et des aides qu’ils reçoivent du gouvernement.
Pour le reste des appartements, les locataires vont payer le montant initial, suivant les prix du marché.
« Notre objectif était de créer une communauté qui peut accueillir tout le monde. Le projet n’est pas fait pour les seules personnes qui ont des besoins spécifiques. Le reste des logements est accessible à tous, dans un esprit du vivre ensemble », souligne Robert Lafreniere.
Pour encore mieux favoriser cette atmosphère du vivre ensemble, le Réseau Compassion Network n’a pas isolé les 20 unités mises à la disposition des organismes communautaires. Elles sont, en effet, réparties à travers les cinq étages que compte l’immeuble.
« Nous ne voulions pas créer un étage pour telle ou telle autre catégorie. Nous privilégions la création d’une véritable communauté à l’intérieur de cette bâtisse », explique-t-il.
Le confort et les finitions des logements sont aussi les mêmes pour tous. « Ce n’est pas parce qu’il se trouvera des personnes qui vont payer moins cher, que leurs logements seront de moindre qualité. Nous mettons tout le monde sur le même plancher », ajoute-t-il.
« Nous ne voulions pas créer un étage pour telle ou telle autre catégorie. Nous privilégions la création d’une véritable communauté à l’intérieur de cette bâtisse. »
Robert Lafreniere
Des services d’accompagnement
Le Réseau Compassion Network a réservé une partie du rez-de-chaussée pour l’installation de ses nouveaux bureaux. L’autre partie servira d’espaces communs. Des salles de réunions seront également mises à la disposition des organismes bénéficiaires pour toutes sortes d’activités avec leurs clients.
« Ce n’est pas seulement un toit que nous leur offrons. Les personnes qui ont des besoins spécifiques seront bien entourées et soutenues de façon continuelle. Ils vont recevoir régulièrement les visites des intervenants et des accompagnateurs de leurs organismes. Les logements viennent avec une panoplie de services », indique Robert Lafreniere.
Par ailleurs, Réseau Compassion soutient toute initiative de réconciliation avec les Autochtones. L’organisme est disposé à rendre accessibles les salles de réunions pour toute activité qui s’inscrit dans cette logique.
« Il y a, cependant, des situations où nous allons demander une somme à payer, pour les frais de gestion et le paiement des factures et des taxes. Nous voulons juste nous assurer que ce soit soutenable. Il faut aussi mettre de l’argent de côté pour constituer une réserve capitale, comme il y aura des choses à remplacer, à l’exemple de la maintenance ou la réparation des ascenseurs… », soutient-il.
Robert Lafreniere explique qu’au lieu de louer cet espace à une compagnie commerciale, son organisme a préféré renforcer la présence de la communauté, en leur offrant un endroit où ils peuvent se retrouver.
« Puis, il y a les nouveaux arrivants francophones que nous préférons garder à Saint-Boniface. Ils sont souvent obligés d’aller s’installer dans d’autres places de Winnipeg, qui ne sont pas nécessairement francophones et qui sont moins sécuritaires », assure-t-il.
Les conditions semblent, en tout cas, s’y prêter, puisque Robert Lafreniere fait remarquer que « l’emplacement de la bâtisse permet aux résidents de faire leur vie sans voiture. Dans un rayon de 15 minutes de marche, il y a des pharmacies, des épiceries, un hôpital, l’université… C’est un emplacement idéal », note-t-il.
Selon Boris Ntambwe, gestionnaire du programme de réinstallation des réfugiés pour l’Accueil francophone, les appartements ne sont pas réservés aux immigrants francophones qui sont déjà sur place.
« Les unités sont réservées aux nouveaux arrivants que nous acheminons directement de l’aéroport vers leurs nouveaux logements. Il n’y a pas de liste d’attente, pour le moment. Le premier arrivé sera le premier servi. La procédure sera faite dépendamment des arrivées et des réservations qui seront faites à notre niveau », informe-t-il.
L’avantage avec Les Suites Marion, souligne Boris Ntambwe, c’est qu’elles seront accessibles aux personnes à mobilité réduite.
« Nous avons toujours eu un problème avec l’accessibilité des personnes à mobilité réduite aux logements à Winnipeg. Cela a souvent limité la capacité de nos services », a-t-il relevé.
Robert Lafreniere s’en félicite, puisqu’il affirme que son organisme a mis les moyens. Entre le terrain et la construction, le projet a coûté 15,5 millions $.
« Nous avons voulu construire quelque chose de qualité et qui va durer dans le temps, en optant pour le béton et une bonne isolation. Cela va être au bénéfice des résidents », conclut-il.