Pour le maire de la Ville, Yvan St. Vincent, il s’agit d’une nouvelle « excitante ». « C’est quelque chose que nous voulons avoir dans notre village depuis longtemps. Les résidents faisaient un trajet de 15 à 20 minutes pour faire leurs provisions à Steinbach. D’autres se rendaient jusqu’à Winnipeg pour acquérir certains produits », assure-t-il.

Les huit dernières années, les résidents n’ont pas cessé de renouveler la demande de l’ouverture d’une nouvelle épicerie à l’égard du conseil municipal, selon Yvan St. Vincent.

« Je suis le maire depuis seulement octobre 2022. Mais j’étais conseiller municipal pendant les huit dernières années. Je peux vous dire que la demande de la population était particulièrement insistante », souligne-t-il.

Pour rendre ce projet possible, la responsable des services financiers de la Ville de Sainte-Anne, Geneviève Gingras, affirme que des facilités ont été accordées pour l’investisseur Co-op Clearviewer.

Il s’agit de deux subventions de 10 000 $ chacune, pour les années 2023 et 2024, en guise de réduction de la taxe foncière, ainsi que l’accessibilité à des connexions d’infrastructures, comme les égouts.

Selon la responsable des services financiers de la Ville de Sainte-Anne, cet investissement de la Co-op Clearviewer, qui est estimé à 15 millions $, va générer environ 50 emplois directs et indirects.

Ce qui témoigne, aux yeux du président de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM), Ivan Normandeau, d’un « développement prometteur » de la Ville de Sainte-Anne. « Ce projet visionnaire, qui fera de la municipalité un endroit encore plus attirant pour des familles immigrantes, correspond tout à fait aux objectifs de la Stratégie de soutien à l’immigration économique dans les municipalités bilingues du Manitoba, lancée tout récemment par l’AMBM » avait- il indiqué dans une déclaration commune avec le maire de Sainte-Anne, Yvan St. Vincent, à l’occasion de l’annonce du projet, le 7 mars dernier.

Le maire espère, cependant, que le dépanneur va continuer à fonctionner. « J’ai 52 ans, et ce dépanneur a toujours été là. Comme il est situé près des habitations, il y aura toujours un besoin. Mais pour plus de choix, les résidents trouveront tout ce qui leur est nécessaire à la nouvelle épicerie », ajoute- t-il.

« Nous avons pas mal d’infrastructures à Sainte-Anne. Avec la nouvelle épicerie, la ville grandit et cela commence à être très intéressant. »

Jacinthe Blais

Des prix avantageux?

Jacinthe Blais est résidente de la Ville Sainte-Anne depuis 26 ans. Elle aussi n’a connu que le dépanneur. « J’ai vu sur maquette qu’il s’agissait d’une grande surface avec une pharmacie. C’est plus pratique pour les personnes qui, comme moi, se déplacent en fauteuil roulant. Ce qui n’est pas le cas avec le dépanneur », relève-t-elle.

Outre le fait que la nouvelle épicerie va offrir plus de choix, Jacinthe Blais a espoir de faire ses courses à des prix avantageux. « La concurrence va certainement contribuer à faire baisser les prix, même si la Co-op a généralement des tarifs un peu plus bas que la moyenne », note-t-elle.

Comme le maire de la municipalité, la résidente a aussi un petit pincement au cœur pour le dépanneur et la pharmacie que compte déjà la ville. « Je suis certainement un peu triste pour le dépanneur, comme cela fait très longtemps qu’il est là. Je dois cependant dire qu’il n’a pas fait beaucoup d’améliorations. Il risque de perdre une grosse partie de sa clientèle. C’est le cas aussi pour la pharmacie qui n’est pas plus grande que ma cuisine », témoigne-t-elle.

Jacinthe Blais se déplaçait jusqu’à Steinbach pour faire son épicerie. Pour elle, il ne manque plus qu’une piscine dans la ville, pour permettre aux résidents de tout faire sur place. « Nous avons pas mal d’infrastructures à Sainte-Anne. Il y a des écoles, un hôpital, une clinique, un chiropraticien, un dentiste et même une patinoire… Avec la nouvelle épicerie, la ville grandit et cela commence à être très intéressant. », soutient-elle.

Une ville en pleine expansion

Selon Statistique Canada, la population de la Ville de Sainte-Anne a presque doublé en l’espace d’une décennie, passant de 1 626 habitants en 2011 à 2 891 habitants en 2021. « C’est tout de même assez rare de voir le nombre de la population d’une ville doublé en l’espace d’une décennie », commente Justin Johnson, chef de la direction de l’AMBM.

Pour lui, l’agrandissement s’explique par le fait que Sainte-Anne est une ville où il fait bon vivre.

Sur le site de l’AMBM, il est mentionné que « les terrains de golf et de camping se sont notamment multipliés, durant les dernières années ». Un festival du nom de « Les Dawson Trail Days » a aussi lieu chaque année en septembre, avec au programme « du baseball, un défilé, de la musique et de la danse, des animations pour les enfants, un concours de jeunes talents et des feux d’artifice ».

Toujours selon le site de l’AMBM, la ville compte « plusieurs établissements scolaires, dont une école française, une école d’immersion, une école anglophone et même un centre d’apprentissage pour adultes ».

À cela s’ajoute « le caractère bilingue de l’Hôpital Sainte-Anne », qui offre « une multitude de services de santé, y compris obstétriques, chirurgicaux et intensifs, un service d’urgence, des soins palliatifs et une gamme complète de services de laboratoire et radio- logiques. ».