Par Daphnée Hacker B., selon un article d’Ophélie Doireau, La Liberté

Winnipeg est la plus grande ville de la province du Manitoba. La semaine dernière, les élus de cette ville ont annoncé que trois rues changeraient de nom : la rue Grandin, le boulevard Bishop Grandin et le sentier Bishop Grandin. 

Le mot anglais « bishop » veut dire « évêque ». Ces rues faisaient référence à Vital-Justin Grandin, qui était un évêque catholique. Ça veut dire qu’il était un prêtre, choisi par le pape, pour s’occuper de toute une communauté de personnes de religion catholique. 

Quelle est l’histoire de l’évêque Grandin?

Il est né en France et il est ensuite arrivé en 1854 sur le territoire qui est devenu plus tard le Canada. Comme tu le sais sûrement, des peuples autochtones habitaient là bien avant que les colons d’Europe découvrent le continent d’Amérique.

Vital-Justin Grandin avait comme mission d’évangéliser les Autochtones. Autrement dit, il voulait que ceux-ci abandonnent leur culture et croient en dieu et en la religion catholique. 

L’évêque Grandin a mis toute son énergie à évangéliser les enfants autochtones. Il fait partie des personnes qui ont participé à la création des pensionnats autochtones. 

C’était quoi, les pensionnats autochtones?

L’objectif des pensionnats était cruel : « Tuer l’indien dans l’enfant ». Indien, c’est un des mots qui étaient utilisés, dans le passé, pour appeler les Autochtones. On ne l’utilise plus. 

Revenons aux pensionnats autochtones. C’étaient donc des endroits où les enfants autochtones étaient forcés d’aller dès l’âge de 7 ans, parfois même plus jeunes. Ils étaient séparés de leur famille et devaient vivre au pensionnat jusqu’à la fin de leur adolescence. 

Ils n’avaient plus le droit de parler leur langue, ils étaient forcés de parler français ou anglais selon l’endroit où ils se trouvaient. Ils n’avaient plus le droit de penser comme leurs parents, ni de s’habiller comme eux, ni de manger comme eux, ni de faire les mêmes activités. 

Le professeur Joël Tétrault, qui enseigne l’histoire autochtone dans des écoles de Winnipeg, explique que les jeunes autochtones devaient aussi faire du travail forcé dans les pensionnats.

Par exemple, les garçons devaient faire des travaux dans les champs agricoles et les filles étaient obligés de faire de la couture. On sait maintenant que de nombreux enfants ont été très maltraités. 

L’évêque Vital-Justin Grandin a participé à la création de 12 pensionnats autochtones. Au total, au Canada, il y a eu 140 pensionnats autochtones. Le premier a ouvert en 1831, et c’est en 1996 que le tout dernier a fermé. Ça ne fait pas si longtemps !

Changer les noms de rue, une bonne idée?

C’est un geste très important, croit Arianne Mulaire, une autochtone de la nation Métis qui vit à Winnipeg. « Je pense que certaines rues ont besoin de changer de nom parce qu’il y a des liens directs avec des traumatismes », dit-elle en entrevue au journal La Liberté

Les trois rues qui portent le nom de l’évêque Grandin seront changées pour des mots issus de différentes langues autochtones. Par exemple, le boulevard Bishop Grandin se nommera « Abinojii Mikanah », qui signifie « rue d’enfants » en ojibwé, la langue parlée par les gens de la nation Anishnabe.

Le savais-tu?

En 2019, la Ville de Montréal a aussi changé le nom d’une rue, il y a 4 ans. Il s’agit de la rue Amherst qui est devenue la rue Atateken. Le mot « Atateken », signifie « fraternité » dans la langue autochtone Mohawk. Le nom Amherst faisait référence à Jeffery Amherst, un militaire anglais qui a tué beaucoup d’Autochtones en Amérique durant les années 1700.

Pour en savoir plus sur les pensionnats autochtones, tu peux visionner cette vidéo :

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