En 2022, ce sont 4,4 millions de kilogrammes de piles et batteries qui ont été détournés des sites d’enfouissement et recyclés en toute sécurité, annonce l’organisme Appel à Recycler Canada. Un chiffre en hausse par rapport à 2020 notamment. À l’époque, 4,1 millions de kilogrammes de piles avaient été recyclés.

Dans le détail, plusieurs provinces ont notamment fait des efforts à ce sujet. C’est le cas du Manitoba, qui a collecté en 2022 153 000 kilogrammes de piles. Là aussi, c’est une augmentation par rapport à 2020. 98 000 kilogrammes de piles usagées avaient été traités.

« Nous sommes ravis de constater l’engagement durable de la population canadienne envers le recyclage des piles et batteries, ainsi que le mouvement vers une économie circulaire durable », a déclaré Joe Zenobio, président d’Appel à Recycler Canada.

Si la Ville de Winnipeg n’a pas d’objectifs chiffrés précis sur cette question, il existe néanmoins plusieurs initiatives pour appuyer le recyclage des batteries et des piles. La Ville travaille notamment avec l’organisme Appel à Recycler et propose jusqu’à 50 lieux pour déposer ses piles à usage unique ou ses piles rechargeables.

Une question importante pour la Ville de Winnipeg

Pour aller plus loin sur la question des déchets de manière plus large, la Ville s’appuie notamment sur le Plan directeur sur les déchets et le recyclage (publié en 2011). Il recommandait jusqu’à quatre dépôts de type 4R pour Winnipeg.

Ces dépôts sont des centres multiservices où les résidents peuvent déposer des matières dont ils ne se servent plus et qui peuvent être recyclées, réutilisées, compostées ou revendues.

À date, la Ville compte trois dépôts de ce type. (1) « Sous réserve des approbations et de la planification appropriée, un quatrième dépôt 4R pourrait améliorer le programme de réacheminement des déchets dans la ville de Winnipeg », souligne Lisa Marquardson, coordonnatrice au Service des déchets et de l’eau de la Ville de Winnipeg.

Un risque pour l’environnement

Alors que 92 % de la population canadienne vit dans un rayon de 15 km de l’un des points de dépôt publics selon les données d’Appel à Recycler, il est également remarqué que les habitudes des Canadiens changent face à ce sujet. Statistique Canada avait d’ailleurs dévoilé l’an passé des chiffres qui vont dans ce sens.

En 2019, plus de la moitié (55 %) des ménages canadiens ayant déclaré avoir des piles mortes ou inutilisées les ont apportées ou envoyées à un dépôt ou à un centre de récupération, une hausse par rapport à 53 % deux ans plus tôt.

Mais toujours en 2019, près du quart (23 %) ont jeté leurs piles mortes ou inutilisées aux ordures, une hausse par rapport à près du cinquième (18 %) en 2017 et légèrement par rapport au taux de 22 % en 2015. « Les résidents sont encouragés à apporter toute pile usagée à un point de dépôt pour un emballage et un envoi sécuritaire en vue du recyclage », souligne Lisa Marquardson.

Si le problème existe encore, on voit donc quand même une prise de conscience. C’est un pas important pour l’environnement. « Les piles contiennent des toxines qui peuvent s’accumuler dans une décharge ou dans l’environnement et causer des dommages », précise la représentante de la Ville. En effet, parmi les nombreux constituants des piles, on peut y trouver plusieurs métaux lourds comme le cadmium, le mercure, le plomb, le zinc ou encore le nickel. Si ces piles se décomposent dans la nature, ces produits chimiques peuvent s’infiltrer dans le sol et contaminer les eaux souterraines et les eaux de surface notamment.

Enfin, selon le type de pile ou de batterie, le recyclage ne sera pas le même. « Les transformateurs de l’usine de recyclage extraient des produits chimiques et des métaux qui seront utilisés dans la fabrication de nouveaux produits », conclut Lisa Marquardson.

(1) Les trois dépôts sont situés au 1777 chemin Brady, au 1120 avenue Pacific et au 429 chemin Panet. Plus d’information sur le site de la Ville.