Du 21 au 23 mars, nos collègues Jean-Baptiste Gauthier, Jonathan Semah, Hugo Beaucamp et Ophélie Doireau, ont animé l’atelier Génération Z avec des élèves de 9e à 12e année du Collège Béliveau et du Collège Jeanne-Sauvé, écoles de la Division Scolaire Louis-Riel. Les participants ont pu écrire des articles, faire des vidéos et donner leur opinion avec des lettres à la rédaction. L’article suivant a été réalisé dans ce cadre.

Depuis 2010, Génération Z, une initiative de La Liberté, offre une expérience authentique du métier de journaliste en presse écrite et en vidéo à des élèves du secondaire de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), pour qui le français est une deuxième langue.

Afin de les encourager, prenez le temps de lire leurs articles, visionner leurs vidéos, et leur écrire un commentaire à [email protected].

Par Brie BALCAEN, Sophie BUCHANAN et Darren CONRAD, 9e année, Collège Jeanne-Sauvé

Selon les statistiques de Santé Canada, en 2020, environ 17 % (5,2 millions) de Canadien(ne)s de l’âge de 15 ans ou plus disaient qu’ils avaient essayé le vapotage au moins une fois, et 14 % (291 000) d’adolescents de l’âge de 15 à 19 ans disaient qu’ils vapotaient.

Il y a beaucoup de raisons de le faire, mais les trois raisons les plus fréquemment données par les jeunes de 15 à 19 ans qui ont déjà vapoté sont la curiosité (29 %), le plaisir (29 %) et la réduction du stress (21 %).

Le problème, c’est que beaucoup le font dans des salles de bains publiques ou de l’école. La solution que beaucoup d’écoles ont trouvée pour résoudre ce problème de vapotage dans les salles de bains semble être de retirer les portes des lieux communs des salles de bains ou de les laisser ouvertes en permanence. Cette ouverture des portes permet au personnel de surveiller les étudiants et de s’assurer que personne ne vapote ou ne vandalise les salles de bains.

Cependant, l’ouverture des portes des salles de bains met mal à l’aise les élèves. Madeline Rolls, une élève de 9e année au Collège Jeanne-Sauvé, raconte : « Chaque fois que nous allons aux toilettes, il y a plein de filles. Nous avons essayé de fermer les portes pour plus d’intimité, mais chaque fois ça nous met en trouble. C’est très inconfortable parce que les garçons vont regarder à l’intérieur en marchant et crier des choses. Même les enseignants regardent. »

De la même manière, Dalila Dautovic confie : « Honnêtement, j’ai arrêté d’utiliser la salle de bains, et l’une des raisons est que je n’aime pas les portes ouvertes. Ça me dérange que n’importe qui puisse entrer. »

Ruszel Deluz, en 9e année, renchérit : « Je trouve que c’est un peu bizarre d’avoir les portes ouvertes car on peut entendre les gens dans les toilettes. Ça ne nous donne pas un sentiment de sécurité à nous, les étudiants. Je pense même que cela décourage les gens d’utiliser les toilettes, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’intimité et que c’est généralement inconfortable. »

Les élèves sont donc inquiets pour leur vie privée, sans pour autant que ce soit efficace contre le vapotage, comme le déplore Ruszel Deluz : « Je pense que ces étudiants trouveront d’autres méthodes ou d’autres endroits pour vapoter à l’école. » Jesse Conrad, un étudiant de 11e année au Collège Jeanne-Sauvé, estime même que « les personnes qui se livrent à ces activités dans les salles de bains ne réalisent souvent pas que les portes sont ouvertes ».

Dans un sondage du Collège Jeanne-Sauvé, 209 des 686 étudiants ont dit que le vapotage était un problème important à l’école. On a demandé à certains leur opinion sur le scénario où un élève rentrerait dans une salle de bains avec les portes fermées, et il y aurait un groupe de personnes qui font du vapotage.

Nicole Maynard
Nicole Maynard, directrice adjointe du Collège Jeanne- Sauvé, campus de Minnetonka. (photo : Gracieuseté)

L’élève Madeleine Mays a dit : « Je pense que dans de nombreux cas, les adolescents ont envie de se faire accepter. Il serait donc facile de faire pression sur quelqu’un pour qu’il essaie quelque chose comme le vapotage, en lui donnant l’impression que cela le rendra plus apprécié par ses camarades de classe. Je ne pense pas qu’il se sentirait en danger, mais plutôt mal à l’aise.

« Je pense donc qu’il est important de garder les portes des toilettes fermées, parce que les laisser ouvertes met certaines personnes très mal à l’aise et les dissuade d’y aller. Cela dit, les gens ont tendance à abuser de ce droit et c’est pourquoi on le leur retire. » On peut donc voir des arguments de chaque côté.

Selon la directrice adjointe du Collège Jeanne-Sauvé sur le campus de Minnetonka, Nicole Maynard, « c’est un gros problème pour les écoles de 9e à 12e année, mais on ne peut pas être derrière tous les élèves! Il est impossible d’avoir des yeux sur tout le monde ».

Au secondaire, environ 75 % des élèves font du vapotage. « On enseigne l’importance de la santé et pourquoi le vapotage n’est pas bon dans les cours de santé et éducation physique. On veut aider les élèves à faire des meilleurs choix. »

Le personnel des écoles croit qu’environ 5 à 10 % des élèves par niveau font du vapotage. Selon les élèves, il y en a beaucoup plus.

Nicole Maynard poursuit : « On a des conséquences pour ceux qui vapotent, comme de devoir enlever les vapes, puis qu’on appelle les parents. On donne un avertissement et si ça continue pour deux ou trois autres incidents, ça devient une retenue. »

Concernant les portes des salles de bains ouvertes, la directrice adjointe précise cependant que « ce n’est pas du tout à cause du vapotage, plutôt à cause du vandalisme. Quand les portes sont ouvertes, il y a moins de vandalisme ».

Pour découvrir la vidéo de présentation de cet article :