Par Daphnée Hacker B.

Au Québec, en ce moment, plusieurs citoyens et citoyennes sont vraiment en colère parce que le premier ministre Legault a décidé de ne pas faire ce qu’il avait promis aux gens de la région de Québec : un pont-tunnel dans lequel les voitures pourraient passer d’une rive du fleuve à l’autre. Même des membres du parti politique de M. Legault, la CAQ (Coalition Avenir Québec) ont dit qu’ils étaient très déçus de la décision de leur chef.

Aux As de l’info on s’est demandé s’il fallait toujours tenir ses promesses. Et on a demandé à notre ami, le philosophe pour enfants, Gilles Abel, de nous aider à y réfléchir avec toi.

Est-ce que les citoyens ont raison d’être fâchés contre le gouvernement quand il revient sur une promesse?

 On peut comprendre qu’ils soient déçus. Leur confiance envers le gouvernement a été affectée.  Mais quand on est un responsable politique, on doit prendre des décisions en tenant compte de plein de choses. Là, si on voit des études qui montrent qu’il y a moins de voitures sur les routes qu’avant, ça veut dire que la situation a changé et qu’on n’a peut-être pas besoin d’un tunnel pour les voitures. Ça peut expliquer qu’on revoie la promesse.

Est-ce que les politiciens brisent souvent leurs promesses?

Malheureusement, les politiciens prennent souvent des engagements qu’ils ne pourront pas tenir. Ils n’ont pas de baguette magique ni de superpouvoir qui leur permettent de tout contrôler pour que la promesse puisse être respectée. Parfois ils font des promesses pour être élus. Et une fois en place, ils ne sont pas en mesure de tenir ces promesses.

Et les promesses qu’on fait à ses parents ou à ses amis, doit-on les tenir absolument?

Oui, on doit essayer de les tenir. Mais, tout dépend de leur importance. Disons qu’il y a des petites et des grandes promesses. 

Par exemple, un enfant te promet que demain, il te donnera la moitié de sa collation. S’il brise sa promesse, les conséquences ne sont pas très graves. 

Par contre, si un ami te dit « promets-moi de garder ça secret », et qu’il te parle d’une situation dangereuse, par exemple qu’il est victime de violence… Là, il y a des risques de conséquences graves pour lui. C’est une bonne raison de briser la promesse et de parler à un adulte de confiance. 

Il y a donc des situations qui justifient de rompre des promesses? 

Effectivement, dans certaines situations hors de notre contrôle, on comprend qu’il faut parfois renoncer à la promesse ou la modifier. 

Prenons l’exemple de cette caricature :

promesse
(Illustration André-Philippe Côté, Le Soleil)

Dans cette illustration, on voit que le père a tenu sa promesse d’aller en camping, malgré la terrible météo. Mais voyant qu’il allait faire un sale temps et même qu’il y aurait des éclairs, il aurait pu aussi dire à ses enfants : « J’ai pris la décision de reporter le camping à un autre weekend parce qu’il fait un trop mauvais temps ». Parfois il est plus sage de tenir compte de la situation plutôt que de donner suite à une promesse coûte que coûte.

Que faire si on brise une promesse et que ça blesse quelqu’un? 

Il faut communiquer avec la personne, reconnaître nos torts. Par exemple, on peut lui dire qu’on est triste de l’avoir blessé, qu’on tient à son amitié, qu’on veut trouver une solution. Ensuite, il faut accepter que ça peut prendre du temps. Peu à peu, la personne va peut-être accepter de nous refaire confiance. 

Doit-on faire moins de promesses?

Oui! Il faut éviter de promettre trop de choses et de décevoir des gens inutilement. Peut-être qu’on peut trouver d’autres mots. On peut dire « je vais essayer », « c’est important pour moi », ou encore « je vais tout faire en mon possible ». 

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