C’est à l’occasion du 400e de Molière que le Centre des auteurs dramatiques a décidé de donner le défi à des auteurs et autrices de réinventer Molière. L’évènement s’appelle Molière en 5 temps et clôturera le forum PREMIÈRE LECTURE. Comme Laurie Léveillé, Thomas Dufour, Mélanie Lucas et Elie Marchand, Eric Plamondon aura quelques minutes, après environ un mois de préparation, pour présenter son Molière. « C’était le fun de se replonger dans les écrits de Molière, comprendre pourquoi il est un si grand auteur et en quoi il est le référent du théâtre francophone », explique l’artiste manitobain.

L’une des difficultés principales de cet exercice est de faire face au répertoire très riche de Molière. Comment choisir un texte? Et surtout, comment amener une nouvelle vision? « Je ne peux pas mieux faire que Molière! (rires), tout est bien écrit, il y a un respect pour les alexandrins, etc. Donc, il a bien fait ça, il est difficile de le réinventer. Mais, ça ouvre une permission d’aller ailleurs. On essaie de l’utiliser comme un tremplin pour accomplir quelque chose de pertinent dans la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. »

Molière à Winnipeg?

Eric Plamondon explique avoir notamment travaillé sur les comédies-ballets crées par Molière et plus précisément sur Les Amants magnifiques. Texte écrit par Molière en 1670, sur une musique de Jean-Baptiste Lully et une chorégraphie de Pierre Beauchamp. « C’est littéralement tout ce que les arts vivants pouvaient et peuvent encore être. Il y a de la danse, des textes, des marionnettes, ça montrait la grandeur de la culture française de l’époque. »

La particularité de la proposition d’Eric Plamondon réside dans sa fibre manitobaine. Il a imaginé un Molière à Winnipeg en 1670 pour essayer de faire passer son message. « Que se passait-il à cette époque à Winnipeg? Plus spécifiquement à Nestaweya. J’ai utilisé ça comme point d’entrée. J’ai repris une scène et je me suis dit : et s’il y avait un Molière près de Nestaweya? Un Molière qui allait dans le monde de la danse, de la poésie et qui se permettait un dialogue théâtral pour être autant un reflet qu’une critique de la société. Et c’est ce que j’ai bâti avec mon texte. »