L’apprentissage de la langue française est complexe pour plusieurs. Le langage oral comme écrit est composé de règles formelles et informelles, et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Pour Olivier, c’est un véritable défi! Il ne comprend que les phrases courtes. Son vocabulaire est limité et simple. Il ne comprend que littéralement et sans nuances ce qu’on lui dit. Il ne comprend pas les blagues ni le sarcasme.

Lorsqu’on doit lui donner des consignes, il faut choisir les mots avec précautions pour s’assurer qu’il comprend, surtout lorsque vient le temps de lui apprendre de nouvelles choses. Récemment, Oli apprend à rester seul à la maison pendant environ une heure ou deux. Pour sa sécurité, il est important qu’il comprenne ce qui est attendu de lui.

Les consignes qui lui sont données sont claires : tu barres la porte derrière toi quand tu arrives. Tu ranges tes bottes et ton manteau. Tu prends ta collation dans la cuisine. Tu peux prendre des notes dans ton calepin (son activité préférée). Tu ne touches à rien d’autre. Olivier comprend bien chacune de ces phrases et il s’en souvient puisque cela fait partie de sa routine habituelle.

Oli l’a fait plusieurs fois déjà pendant la journée lorsque ma mère sort pour aller marcher avec une amie. Toutefois, récemment la routine a changé. Olivier est rentré du travail en fin de journée et il devait attendre l’arrivée de mon père en début de soirée. Il serait donc seul un peu plus longtemps qu’à l’habitude.

À son arrivée, mon père est entré dans une maison sombre et non éclairée. Il a tout de suite pensé au pire et s’est empressé d’aller voir dans la cuisine où Oli s’installe normalement. À son entrée dans la cuisine, il a trouvé un Olivier assis calmement dans le noir total à finir sa collation. Quand mon père, déconcerté, lui a demandé pourquoi il n’avait pas allumé les lumières, Oli lui a répondu : « Papa a dit touche à rien! ». C’est alors que mon père a réalisé qu’allumer les lumières ne faisait pas partie des consignes d’usage et donc qu’Oli n’avait pas compris qu’il pouvait ou devait les allumer. Mon père lui a alors expliqué que s’il faisait noir dans la maison qu’il fallait allumer les lumières.

Quelques jours plus tard, Oli se retrouva seul à nouveau dans la maison. À l’arrivée de mon père, toutes les lumières de la maison avaient été allumées par Oli. Même celles dans les garde-robes ou les pièces où Oli ne va jamais. Mon père a alors réalisé qu’Oli avait mal compris la consigne… Il aurait dû dire : « Quand il fait noir dans la maison, il faut ouvrir les lumières de la pièce où tu te trouves et les refermer quand tu as fini ». Ce n’est qu’à la tentative suivante qu’Oli a compris qu’au fond, que les parents soient là ou pas, on peut utiliser les lumières comme à l’habitude.