Après 11 jours de grève, la grève nationale se termine et la majorité des fonctionnaires sont retournés au travail. Malgré tout, ces journées d’activité réduite ont notamment eu un impact sur les services d’Immigration, Refugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
Jacques Therrien, consultant en immigration, explique qu’il faudra plusieurs jours pour rattraper les dossiers en attente. « Il faut compter en journées ouvrables. Si la grève dure 10, 15 ou 20 jours, il faut actionner au moins le même nombre de jours. Je m’attendrai donc à peu près à ça. »
Sabrina (1) réside présentement en Algérie. Elle qui souhaite venir au Manitoba avec ses quatre enfants vit déjà un processus long de 20 mois. Cette grève l’a beaucoup préoccupée. Alors que son dossier est dans les mains du fédéral, elle a peur de voir sa demande encore repoussée. « Ça fait déjà quasiment deux ans qu’on attend. Ça va peut-être se rallonger. On ne sait pas les répercussions de la grève. On ne voit pas le bout du tunnel. C’est très inquiétant quand on sait que les délais sont déjà très importants en temps normal. »
Sur le site du gouvernement, l’IRCC a communiqué, pendant cette grève, sur la plupart des services touchés. Les demandes liées à l’accès à l’information et à la protection des renseignements personnels, les évènements liés à la citoyenneté, les services de passeport ou encore le traitement des demandes sont autant de services qui ont été retardés voire pas fournis du tout.
« Honnêtement, je n’ai jamais essayé de les appeler. J’ai reçu mon accusé de réception en mars. Je me disais que j’allais attendre un ou deux mois avant de les contacter. Mon dossier est déposé depuis décembre. Ça fait donc cinq mois, je commençais à m’inquiéter et puis il y a eu l’annonce de cette grève… », décrit Sabrina qui ajoute que cette attente, plus la grève, pèsent beaucoup sur sa famille et ses projets d’avenir.
Une grève qui se comprend
Malgré ce nouveau contretemps, Sabrina précise qu’elle se projette toujours autant au Canada. Son avenir sera canadien et elle ne reculera pas, malgré toutes les étapes à passer. En ce qui concerne la grève, Sabrina n’a aucune colère contre les fonctionnaires. Elle comprend leurs revendications. « C’est leur droit, je les appuie même. Ces agents ont notre avenir dans leurs mains, je suis 100 % avec eux. Et quand on sait le volume de travail qu’ils ont, la situation se comprend. »
Sabrina fait notamment référence aux annonces du gouvernement fédéral en fin d’année 2022. Le Canada a notamment pour objectif de faire venir 500 000 personnes par an d’ici 2025.
(1) Sabrina n’a pas souhaité donner son nom complet pour répondre à nos questions en raison de son processus en cours d’évaluation pour son immigration.