Heather Stefanson a finalement écarté toute possibilité d’élection anticipée pour conserver une date fixe. « L’élection aura lieu le 3 octobre », a-t-elle déclaré.

Une décision que Raymond Hébert, professeur émérite en sciences politiques de l’Université de Saint-Boniface, voit d’un bon œil. « Je suis d’accord avec, en principe. C’est une question d’avoir des règles du jeu bien établies et connues par tous les acteurs. Et ça aurait été un risque politique pour Heather Stefanson. Changer la date, c’est changer les règles. Pour les Progressistes-Conservateurs, les autres partis et aussi les électeurs, ça aurait été mal vu. »

L’expert des questions politiques rappelle d’ailleurs les façons de faire dans ce genre de situation. « Il y a vraiment deux modèles. Le premier : un gouvernement en place déclare une date d’élection plus ou moins arbitrairement, mais à l’intérieur de cinq ans. Et l’autre modèle, c’est le choix d’une date de fixe », explique Raymond Hébert qui rappelle que le Manitoba fonctionne avec un système de date fixe.

Dans le même entretien, Heather Stefanson a aussi voulu apaiser les esprits après notamment les récents échanges houleux entre le ministre manitobain du Sport, de la Culture et du Patrimoine Obby Khan et Wab Kinew, chef du Nouveau Parti démocratique, dans l’enceinte de l’Assemblée législative. « Je n’aime pas ça du tout, franchement […] je n’aime pas ce genre de comportement en général, mais je dirai que c’est leur côté de la maison autant que le nôtre », a-t-elle dit à ce sujet.

Si cette tentative de rassemblement a plu à Raymond Hébert, il n’est pas sûr que la bonne entente durera dans le temps au fur et à mesure de l’approche de l’élection. « Je suis peut-être un peu cynique, mais je ne sais pas si c’est une position qui sera maintenue dans les prochains mois. À mesure que la date des élections arrive, le débat va s’envenimer d’une façon ou d’une autre. »