Les aurores boréales sont un phénomène qui est souvent restreint aux régions du pôle nord et du pôle sud de la planète. Depuis près d’un an, leur activité est croissante, avec certaines observées aussi loin que le Golfe du Mexique. Cette manifestation n’est pas un hasard, le soleil arrive à une période d’activité accrue dans son cycle.
Scott Young, astronome au Planétarium du Musée du Manitoba depuis 1990, tente d’expliquer ces lumières dansantes. « Aurora Borealis (1) est une interaction entre le soleil et notre planète. Le soleil, qui est essentiellement un grand réacteur nucléaire, envoie des vagues de radiations vers la Terre, et les radiations sont en partie bloquées par l’atmosphère et le champ magnétique de la Terre.
« C’est une interaction compliquée, mais le résultat est une concentration des radiations au pôle nord et au pôle sud de la Terre. Toute cette énergie doit faire quelque chose. Dans ce cas, elle devient de la lumière », résume-t-il.
Manitoba, lieu idéal d’observation
C’est en interagissant avec les divers éléments de l’atmosphère que l’énergie prend diverses couleurs. Selon l’Agence spatiale canadienne, « le vert vient de l’oxygène, le rose et le rouge foncé sont causés par l’azote, et le rouge c’est de l’oxygène, mais à des altitudes plus élevées. Finalement, le bleu et le violet sont causés par une interaction entre l’énergie et des atomes d’hydrogène ou d’hélium. »
Les aurores boréales sont affectées par les cycles d’activité solaire. Ces derniers durent environ 11 années et peuvent varier en intensité. « Chaque cycle n’est pas égal. Au cours des deux derniers cycles, l’activité a été un peu réduite. Le cycle actuel est différent de ceux-là et commence à prendre la forme d’un cycle plus actif! », annonce- t-il avec excitation.
Le Manitoba est un lieu idéal pour observer les aurores boréales puisqu’elles se concentrent au pôle nord magnétique. « Le pôle nord magnétique se situe autour de l’île de Baffin. Churchill, au nord du Manitoba, est alors bien placé pour observer les aurores. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que c’est la capitale du monde des aurores boréales! »
Passionné d’astronomie, Scott Young observe les aurores depuis longtemps, et parfois sans le vouloir. « Au cours d’une de mes années universitaires, les aurores boréales étaient tellement actives que je n’ai pas pu compléter un projet. Elles illuminaient tant et si souvent le ciel que chaque fois que j’essayais d’étudier les étoiles, j’avais beaucoup de difficulté. »
« Le pôle nord magnétique se situe autour de l’île de Baffin. Churchill, au nord du Manitoba, est alors bien placé pour observer les aurores. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que c’est la capitale du monde des aurores boréales! »
Scott Young
Un phénomène imprévisible
Les aurores boréales restent difficiles à prédire. L’astronome n’en est pas surpris. « Si on a déjà du mal avec la météo sur Terre, comment peut-on prédire la météo de l’espace? »
Dans tous les cas, il semble certain que le reste de l’année 2023, ainsi que l’année 2024, marqueront une période riche en activité cosmique.
L’expert a certaines recommandations pour ceux qui souhaiteraient profiter des aurores boréales. « Le mieux c’est de trouver un lieu loin des lumières artificielles. Il faut qu’il fasse noir pour bien voir les aurores boréales. »
Il poursuit en expliquant qu’il est toujours mieux de savoir où aller et d’y aller avec quelqu’un. « C’est plus sécuritaire d’être à deux, surtout si on se retrouve dans une région sans réseau cellulaire. Il faut aussi faire attention à la météo, surtout en hiver. L’hiver dernier, quelques personnes ont dû se faire traiter pour hypothermie à force d’être mal équipées. »
Quant aux lieux d’observation, il rappelle de ne pas laisser de déchet et de respecter l’environnement. Et pour être prévenu à l’avance de ce spectacle des astres, il recommande de se joindre à des groupes sur les médias sociaux. Ces derniers sont souvent composés de photographes et amateurs du ciel.
(1) Nom scientifique du phénomène des aurores boréales.