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Quatre recommandations étaient formulées par Nicole Young pour une amélioration des services en français. Ces recommandations étaient axées autour de la planification pluriannuelle, de l’étendue des services en français à toute la Ville de Winnipeg et de financement additionnel pour y parvenir.
À cet égard, Matt Allard, conseiller municipal de Saint-Boniface, est heureux de l’adoption de ce rapport. « C’est un vote qui a été unanime parmi les conseillers municipaux. Il n’y a même pas eu de débat. Je suis très content d’avoir un point de repère pour l’amélioration des services en français.
« Le rapport de Nicole Young fait ressortir de grosses lacunes, notamment sur les services d’urgence. L’étendue des services en français va permettre de mieux desservir les francophones de Winnipeg, qui ne se concentrent pas forcément dans le district Riel. »
Rappelons que ce rapport vient à la suite d’une motion de Matt Allard, qui souhaitait que la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg soit modernisée à plusieurs égards pour mieux refléter les besoins des francophones.
Cependant, la motion avait été rejetée par le Comité exécutif de la Ville. Les conseillers municipaux avaient tout de même demandé un rapport pour évaluer les besoins de services bilingues.
Le travail peut commencer
Matt Allard n’est pas le seul à saluer le geste de la Ville de Winnipeg. En effet, Daniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), reconnaît que c’est un bon pas. « C’est un très bon début. Avec ce rapport, nous allons pouvoir travailler avec la Ville dans un esprit de collaboration.
« Je pense que la Ville n’a pas toujours réalisé la nature de son obligation. Avec le conseiller Matt Allard, nous avons fait beaucoup de sensibilisation et je pense que ce travail a beaucoup aidé pour rappeler les obligations. »
Une sensibilisation qui a d’ailleurs l’air de porter ses fruits comme le souligne Matt Allard. « Depuis plusieurs réunions, des conseillers ont eu l’occasion de s’exprimer en français. Notamment pour reconnaître le travail de Marc Lemoine, greffier en chef de la Ville, qui prend sa retraite. Ou encore pour rendre hommage à Guy Savoie, grande figure de la francophonie. »
Avec l’adoption de son rapport par le conseil municipal, Nicole Young va pouvoir continuer son travail entrepris. La prochaine étape va être de déterminer un budget pour ces services en français. « Nous allons conduire des recherches auprès d’autres Municipalités et d’autres niveaux de gouvernements, pour comprendre comment eux fonctionnent.
« Nous allons voir si nous pouvons demander plus d’argent dans une prochaine entente avec la Province. Ensuite, nous reviendrons au conseil municipal avec plus de détails sur les recommandations n°2 et n°3. »
Conseil consultatif
En effet, la recommandation n°2 s’articule autour de la possibilité de créer un conseil consultatif entre les organismes de la francophonie manitobaine et l’administration publique.
Daniel Boucher : « Je pense que c’est le point central. Ce qu’on réalise, c’est que souvent, nous sommes oubliés dans la planification de services en français. Sauf qu’avec un tel comité, nous aurions la possibilité de surveiller la mise en place de services, d’avertir sur un oubli ou en tout cas d’avoir de la rétroaction sur les services en français. Plutôt que réagir à des manquements de la Ville de Winnipeg. »
Même son de cloche du côté de Matt Allard. « Je pense que la stratégie d’avoir une meilleure collaboration entre les organismes et l’administration est une bonne piste de solution. »
Nicole Young souligne également que « c’est déjà quelque chose qui existe dans d’autres villes. Comme à Ottawa. Il devrait y avoir une rencontre annuelle pour échanger et discuter sur les services en français offerts par la Ville de Winnipeg. »