Camille Langlade

Feux de forêt, sècheresse, tempêtes historiques… les catastrophes naturelles n’ont pas fini d’alimenter les nouvelles. Avec le concours « 1.5 ALIVE : Sois la voix du changement », l’organisme à but non lucratif d’éducation à l’environnement EcoNova veut sensibiliser la jeune génération.

Le nom de l’évènement fait référence à l’Accord de Paris issu de la COP 21 de 2015, qui visait à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Le concours invite les jeunes à écrire une chanson et à enregistrer un clip vidéo en français ou en anglais, mais «10 % de la chanson peut être dans une autre langue, autochtone ou étrangère», indique Caroline Malczuk, éducatrice à l’environnement chez EcoNova.

À noter que l’organisme met à disposition des tutoriels vidéos pour composer une chanson ou encore réaliser un clip digne de ce nom.

L’année dernière, les candidats devaient s’essayer au rap. Pour la présente édition, ils ont l’embarras du choix. Que ce soit sur des airs de country ou avec des accents pop, le but est d’«appeler à l’action climatique», souligne l’animatrice.

Action climatique

« On attend des jeunes qu’ils abordent le sujet des changements climatiques dans les chansons et que cela les inspire à agir. Ce n’est pas seulement faire un constat, ce qui peut être déprimant, angoissant, mais c’est aussi aller chercher des solutions et des pistes d’action pour agir sur ce climat qui change », poursuit-elle.

Les critères d’évaluation tiendront bien évidemment compte de l’originalité, mais au niveau technique, « on n’attend pas forcément des résultats professionnels », rassure l’éducatrice.

Ainsi, la forme ne doit pas prendre le pas sur le fond. « Il y a un critère sur les données qui sont mobilisées et le message transmis pour appeler à l’action », précise Caroline Malczuk.

« Ce qui nous intéresse dans la chanson, encore plus que les qualités de chanteur des uns et des autres, c’est le message qui passe par le texte, complète Aloïs Gallet, cofondateur d’EcoNova. On demande qu’ils nous fournissent le transcript de la chanson, car les paroles sont importantes. »

Musicalité, rimes, rythme, chorégraphie, le jury sera également sensible à toutes les propositions créatives, ajoute-t-il.

Culture environnementale

Ce concours est aussi l’occasion de mettre en évidence l’importance de l’art par rapport à la question du climat, remarque Caroline Malczuk. « C’est important qu’au Canada, il y ait une culture environnementale. »

Elle explique que « pour la développer, ça passe forcément par l’art et ce qui est communiqué à travers la chanson ou l’art en général. Ce sont des choses qui vont rester à l’esprit, qui vont infuser dans la société, et si en plus ce sont les jeunes qui sont derrière ce message-là, c’est encore plus fort ».

« On voulait aussi permettre que l’art soit une manière pour eux de communiquer leurs émotions », poursuit Aloïs Gallet. Notamment leur écoanxiété. Selon une étude menée auprès de jeunes au Canada, au moins 56 % d’entre eux se disent effrayés, tristes, angoissés et impuissants face au changement climatique, rapporte EcoNova.

« C’est sûr que la situation cette année, avec des feux historiques, ça n’a pas du tout arrangé les choses », admet Caroline Malczuk.

Écoanxiété

« L’écoanxiété est particulièrement présente chez les adolescents, avec des émotions telles que la colère, la tristesse, la frustration », précise-t-elle.

Mais selon elle, cette écoanxiété peut mener à l’action. « Loin d’être une maladie, c’est une sensibilité saine à un monde qui est en train d’être bouleversé, raisonne-t-elle. La question c’est : qu’est-ce qu’on en fait? […] Une des premières solutions à l’écoanxiété, c’est d’agir, et finalement créer une chanson, c’est une forme d’action. »

Ce concours est aussi un moyen pour EcoNova de documenter ces inquiétudes et d’essayer de les comprendre, indique Aloïs Gallet.

Grâce aux ateliers offerts par l’organisme, les animateurs et les enseignants perçoivent ces sentiments au sein des classes : « Cette année, on a récolté plus de commentaires qui pouvaient témoigner d’une écoanxiété. À notre niveau, on voit que c’est quelque chose qui est plus présent et qui se développe », constate Caroline Malczuk.

EcoNova propose d’ailleurs des formations aux enseignants pour pouvoir répondre aux questionnements des élèves.

Comment participer au concours?

Tout jeune de 12 à 21 ans vivant au Canada peut écrire et enregistrer une chanson avec un clip vidéo. Les participants ont jusqu’au 30 septembre 2023 pour soumettre leur vidéo. 

Toutes les règles du concours se trouvent ici.

Pour s’inscrire : https://econova.ca/concours-15alive-2023-formulaire/ 

À gagner : l’équivalent de 250 dollars de matériel technique d’enregistrement, un enregistrement professionnel de la chanson sélectionnée, ainsi qu’une production et un montage professionnel de la vidéo.

À noter que les participants peuvent s’inscrire individuellement ou en groupe de deux à quatre personnes. Les enseignants peuvent également concourir avec leur classe entière, avec à la clé des prix spéciaux.