Par Marie-Élaine Desmarais.
L’été dernier j’ai eu la chance de faire un voyage familial. Mes parents ont loué un motorisé et nous avons parcouru les routes du Québec pendant un peu plus de deux semaines. À cinq adultes et un chien dans un motorisé, nous avons eu droit à des moments assez marquants et nous avons eu la chance de créer des souvenirs inoubliables.
Pour moi, c’était aussi l’opportunité de « faire le plein d’Oli ». Étant à Winnipeg, je ne partage plus autant de temps avec lui que je le voudrais. Ce voyage nous a fait du bien. À ma plus grande déception, je n’avais pas eu le temps de compléter toutes mes tâches professionnelles avant mon départ en vacances. J’ai donc profité des moments où on faisait de la route pour travailler.
Après quelques jours où je sortais mon ordinateur portable dès qu’on embarquait sur l’autoroute, Oli s’est questionné. « Qu’est-ce que tu fais Marie? ». « Je travaille Oli. J’écris un article scientifique », lui ai-je répondu sans trop porter attention. Évidemment, ma réponse n’était pas assez claire à son goût. C’est quoi un article scientifique m’a-t-il demandé. Je lui ai répondu qu’après avoir fait une recherche, il faut écrire pour partager les résultats de ladite recherche. Intéressé, Oli m’a demandé « Tu as cherché quoi? ».
C’est dans un moment comme celui-là, où je me dis que mon travail est complexe et un peu abstrait. Comment vais-je arriver à faire comprendre à Oli que je m’intéresse au bien-être à l’école et à l’inclusion scolaire? Je lui ai répondu que « j’ai demandé à des élèves et à des enseignants de m’expliquer pourquoi ils sont bien à l’école. » J’étais assez fière de ma réponse, je trouvais que j’avais réussi à vulgariser l’essence de mon projet. Sa réponse : « Pis?» Je m’empresse de répondre : « Pis quoi Oli? ». « Ben c’est facile!» qu’il me répond avec complaisance. Pfff je vais t’en faire un moi c’est facile, ai-je pensé en me replongeant dans mon article pas si facile à écrire que ça.
Quelques instants plus tard, ma mère du devant du motorisé s’écrit « pis comment ça se passe en arrière? » Mon mari et moi lui avons répondu que ça allait. Mon frère n’a pas répondu. Ma mère habituée que les silences d’Oli soient plutôt le signe d’un mauvais coup en préparation, insiste « Oli, ça va? ». Oli, un peu énervé, lui répond qu’il travaillait à faire de la recherche comme Marie.
On a tous levé les yeux par curiosité pour trouver Oli installé avec une loupe et un livre de « Trouver Charlie ». Durant tout le reste du voyage, Oli a sorti son livre et sa loupe chaque fois que je sortais mon portable et il a « travaillé » avec moi jusqu’à ce que je finisse mon article. Parfois, il me demandait : « Pis? T’as trouvé, toi? Moi oui ».
