Steven Guilbeault participera de lundi à mercredi à l’assemblée générale annuelle du Conseil chinois pour la coopération internationale sur l’environnement et le développement (CCICED).

« Les changements climatiques et les questions environnementales ne connaissent aucune frontière. Nous ne pouvons pas nous attaquer à ces menaces existentielles sans mobiliser un vaste ensemble d’intervenants et de partenaires », a déclaré le ministre.

Ce déplacement est toutefois vu d’un mauvais œil par une partie de la classe politique canadienne et notamment l’opposition conservatrice qui évoque une « trahison ».

« Je pense que ça vaut la peine pour moi d’y aller, pour faire avancer cette collaboration sur le climat, sur la biodiversité, et peut-être aussi commencer à rebâtir des ponts avec la Chine au niveau diplomatique », a déclaré Steven Guilbeault à Radio-Canada.

« Le ministre chinois et moi avons développé cette collaboration où l’on est capables de s’asseoir à une table malgré nos différends et de parler de sujets difficiles », a ajouté cet ancien militant pour le climat.

Les tensions entre Ottawa et Pékin restent très fortes même si les deux pays ont co-organisé en décembre 2022 la COP15 sur la biodiversité à Montréal, qui s’est conclue par un accord historique.

C’est en 2018 que les relations entre la Chine et le Canada se sont fortement dégradées après l’arrestation par le Canada, à la demande des Etats-Unis, de la directrice financière du géant des télécoms Huawei, Meng Wanzhou.

Quelques jours après cette arrestation, deux Canadiens, Michael Spavor, un homme d’affaires, et l’ex-diplomate Michael Kovrig, étaient arrêtés en Chine, une mesure alors largement perçue comme des représailles.

Si ces trois personnes ont depuis été libérées, les tensions perdurent entre les deux pays, Pékin reprochant à Ottawa son alignement sur la politique chinoise de Washington et les autorités canadiennes accusant régulièrement la Chine de s’immiscer dans ses affaires publiques.

Ces derniers mois, des soupçons d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales au Canada ont d’ailleurs mis le gouvernement de Justin Trudeau sous pression par les partis d’opposition.

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