Toujours dans le but de mettre de l’art dans l’espace public et de développer le transport actif, Stéphane Dorge, à l’initiative du projet, a une nouvelle fois mis de la couleur sur plusieurs ponts de Winnipeg. Cette année, c’est depuis la fin juillet que les six nouvelles installations sur les ponts de la rivière Seine et Bunn’s Creek sont officiellement terminées. Les ponts en question vont d’ailleurs de 440 à 3 500 pieds carrés (environ 40 à 325 mètres carrés).

Même s’il a dû faire deux ponts de moins que l’an passé, Stéphane Dorge souligne l’implication de la Ville et revient sur les défis rencontrés cette année. « Cette année, la Ville s’est impliquée davantage avant de nous donner les approbations. Par exemple, la Ville a voulu moins de couleur noire et jaune cette année. »

Jamie Lou Morneau a fait Le système solaire. (photo : Gracieuseté Stéphane Dorge)

En effet, le jaune et même l’orange sont souvent utilisés pour les intersections ou les travaux. Quant à la couleur noire, elle peut avoir un effet visuel trompeur.

« Ça peut faire penser à un trou dans la chaussée, on essaie alors d’éviter cet effet », explique Stéphane Dorge, qui a pu compter cette année sur une dizaine d’artistes et bénévoles pour réaliser les oeuvres.

Malgré un budget moindre cette année, d’où le fait d’avoir peinturé six ponts au lieu de huit, Stéphane Dorge se félicite de l’impact sur le public. En collaboration avec le Centre culturel franco-manitobain (CCFM), qui reçoit les subventions de la Ville approuvées par les conseillers, Stéphane Dorge a eu une nouvelle fois carte blanche pour réaliser ces fresques.

« En tout cas, je pense que le projet a eu l’effet sur les gens de souligner l’importance des ponts. Et simplement avec un peu de couleur, ces endroits deviennent des lieux de rencontres et de célébrations. »

| Impact positif

Dans le détail, le financement a été divisé en deux projets : les ponts de la rivière Seine et ceux de Bunn’s Creek. Pour Bunn’s Creek, le conseiller Jeff Browaty a approuvé 7 500 $. Pour la rivière Seine, les conseillers Brian Mayes et Markus Chambers ont respectivement approuvé 3 000 $ et 7 500 $.

« À partir de là, j’ai approché les artistes et l’on a essayé de s’entendre sur les oeuvres qu’on voulait faire, en limitant les choses les plus complexes. Ça prend généralement un à deux jours pour faire une de ces fresques. »

Mike Zastre est l’un des artistes du projet Cool Streets Winnipeg. Il a fait Animals That Never Were (Les animaux qui n’ont jamais existé). (photo : Gracieuseté Stéphane Dorge)

Stéphane Dorge rappelle qu’il ne laisse pas les oeuvres plus d’une année ou deux. « Le but est justement de créer régulièrement de nouvelles fresques pour encourager les gens à les explorer. »

À noter qu’au bout de quelques mois, certaines oeuvres, réalisées à la peinture à l’eau, peuvent s’en aller naturellement au gré des conditions climatiques. « Ça tient plutôt bien, puis ensuite ça dépend du montant de sable que la Ville va mettre dessus au cours de l’année. »

Après plusieurs années du projet Cool Streets Winnipeg, Stéphane Dorge tire un premier bilan. Si son message principal de donner envie aux conseillers municipaux de créer plus de ponts dans la ville n’a pas encore abouti, il sent tout de même une ouverture plus importante sur le sujet.

« Malgré tout, c’est bien de voir que la Ville a des plans. Ils sont peut-être encore sur les étagères, mais je vois au moins la construction de plusieurs ponts à long terme. Ça serait selon moi quelque chose qui peut vraiment changer la ville. Ça peut impacter le déplacement des gens et donner plus d’accès à la rivière. »