Interrogés entre le 7 et le 18 septembre, les Manitobains sont en faveur, à 47 %, d’une fouille. 45 % y sont opposés et 8 % sont « incertains ». Si les résultats étaient appliqués à la totalité des Manitobains, l’étude, publiée ce mardi 26 septembre, aurait un taux d’erreur de plus ou moins 3,1 % selon Probe Research.
Le sondage révèle également plusieurs choses. D’abord, les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être en faveur des fouilles que les hommes. Les jeunes femmes âgées entre 18 et 34 ans ont presque deux fois plus de chances de demander la fouille que les hommes de la même tranche d’âge. Probe Research précise aussi que la volonté de voir les fouilles se réaliser diminue avec l’âge. Même si, là encore, les femmes sont de manière générale plus en faveur que les hommes.
Même au sein du groupe de personnes interrogées s’identifiant comme Autochtones, il n y a pas de consensus.
Un sujet effleuré
Alors que le sujet de la Vérité et de la Réconciliation s’est fait discret pendant la campagne électorale qui touche à sa fin, tous les partis en lice ont pris des positions claires sur la question.
Le professeur adjoint en sciences politiques à l’Université de Winnipeg, Félix Mathieu, est lui-même surpris du peu de place qu’ont pris les questions de Vérité et de Réconciliation. « Du côté de Wab Kinew, étant lui-même d’origine autochtone, on aurait pu penser qu’il aurait mis ces enjeux-là davantage de l’avant.
« Je pense qu’il s’agissait d’une tactique politique délibérée. Les gens savent qu’il est Autochtone et que c’est important pour lui. Trop mettre l’accent sur les enjeux autochtones, c’est prendre le risque de se présenter comme le chef des communautés autochtones du Manitoba. Or, il faut qu’il soit perçu comme le chef de tous les Manitobains. »
Lors du débat électoral le 21 septembre, c’est Heather Stefanson qui a abordé le sujet des fouilles du dépotoir. À l’inverse de Dougald Lamont (Parti libéral) et de Wab Kinew (Nouveau Parti démocrate), la cheffe du Parti progressiste-conservateur s’oppose au financement des fouilles.
« Côté progressiste-conservateur aussi, je pense qu’on a réalisé des études, et qu’on a constaté qu’une part considérable de la population manitobaine est en accord avec la position d’Heather Stefanson », indique Félix Mathieu.
À quelques jours des élections, ce sondage vient en effet le confirmer. Et alors que la divergence d’opinion sur la question des fouilles est presque de 50-50, difficile de savoir si le sujet aura une importance majeure dans les résultats de ce 3 octobre.