Cette décision est le fruit de réflexions profondes et d’un engagement envers la compréhension, la réconciliation et la responsabilité envers les communautés auto-chtones de notre pays.

La Semaine de Vérité et Réconciliation est un moment essentiel pour tous les Canadiens et Canadiennes. Elle nous rappelle la nécessité de reconnaître et de comprendre les injustices passées et présentes subies par les peuples autochtones. Elle nous appelle également à œuvrer ensemble en vue d’un avenir plus juste et équitable pour toutes et tous.

Alors pourquoi le thème de l’eau?

Comme chacun le sait, l’eau est une ressource vitale, un élément essentiel à la vie sur notre planète. Mais elle revêt aussi une signification profonde pour de nombreuses communautés autochtones au Canada. Les rivières, les lacs et les océans sont bien plus que de simples sources d’eau potable. Ils sont le reflet de l’histoire, de la culture et de la spiritualité de nombreuses Nations autochtones. Ils sont également le témoin silencieux de la manière dont ces communautés ont été affectées par des décennies d’injustice, de discrimination et d’exploitation.

En consacrant cette édition spéciale au thème de l’eau, nous souhaitons donner une voix à ces communautés. Nous voulons mettre en lumière les histoires, les défis et les réalisations des peuples autochtones en relation avec l’eau. Nous voulons également sensibiliser nos lecteurs et lectrices à l’importance de préserver cette ressource précieuse et de prendre des mesures pour la protéger, sans oublier l’absolue nécessité de rendre son accès équitable à toutes les communautés autochtones qui en sont encore privées.

Pour rappel, en date du 18 septembre dernier, il y avait encore 54 avis concernant la qualité de l’eau au travers du Canada, dont quatre au Manitoba. En 2015, comme le rappelle (en page 10 de cette édition) le ministre fédéral des Affaires du Nord, Dan Vandal, il y avait 160 avis d’ébullition à long terme. Une progression qui nous laisse penser que nous sommes sur le bon chemin. Mais, comme il le reconnaît aussi, nous avons encore du travail à accomplir. Un travail absolument inévitable si nous sommes sérieux dans notre démarche de réconciliation avec les peuples autochtones.

Dans cette édition, vous découvrirez des articles fascinants qui explorent la relation profonde entre les peuples autochtones et l’eau. Vous apprendrez comment l’eau a été un élément central de la culture et de la spiritualité autochtone, ainsi qu’un moyen de subsistance vital. Vous prendrez également conscience des défis auxquels sont confrontées de nombreuses communautés autochtones en matière d’accès à l’eau potable propre et de gestion durable des ressources en eau. Vous verrez aussi comment ce rapport à l’eau est une source d’inspiration fascinante pour l’artiste Ningiukulu Teevee, qui a consacré une bonne partie de son œuvre à célébrer la beauté et la majesté des créatures marines et des mythes fondateurs de son peuple.

En mettant en lumière ces questions, nous espérons contribuer à sensibiliser davantage le public à la nécessité d’une réconciliation réelle et durable avec les peuples autochtones. Nous croyons fermement que l’éducation et la compréhension sont des étapes cruciales sur le chemin de la réconciliation, et c’est pourquoi nous avons choisi de consacrer cette édition spéciale à cette cause importante.

En cette Semaine de Vérité et Réconciliation, nous vous invitons à prendre le temps de lire et de réfléchir à ces articles. Partagez-les. Nous espérons que cette édition spéciale vous incitera à vous engager activement dans le processus de réconciliation et à soutenir les efforts visant à garantir un avenir meilleur pour tous les Canadiens et Canadiennes, en particulier nos frères et sœurs autochtones.

Je tiens, au nom de l’équipe, à remercier nos intervenants et intervenantes qui ont accepté de nous parler à cœur ouvert, de partager leurs connaissances, leurs défis et leurs espoirs. Merci de nous avoir fait confiance. Nous espérons en être dignes.

Chers lecteurs, chères lectrices, merci de nous accompagner dans cette démarche importante, et de nous choisir comme source d’information et de réflexion.

Reconnaissance des Terres

Nous reconnaissons que La Liberté se situe sur le territoire visé par le Traité n°1, ainsi que sur les territoires traditionnels des peuples Anishinabe, Oji-cri, Cri, Dene, Dakota, et de la Nation Métisse. Nous reconnaissons que l’eau de nos bureaux provient de la Première Nation de Shoal Lake n°40.

Nous sommes conscients de la participation de nombreux francophones depuis longtemps dans la colonisation et l’oppression des peuples des Premières Nations, Inuit et Métis, de même que du racisme systémique encore trop souvent présent aujourd’hui, qui continue d’opprimer les peuples traditionnels.

Aujourd’hui, en tant que journal francophone du Manitoba, nous nous engageons envers la recherche de vérité et la réconciliation. Nous voulons nous éduquer sur les cultures autochtones, collaborer avec les peuples autochtones sur divers projets, leur donner la parole pour ensuite repartager ce que nous aurons appris d’eux.

Il est de notre devoir à toutes et tous de s’éduquer, dialoguer, partager, collaborer, chercher à comprendre, respecter la terre et les peuples, et faire notre possible pour que les oppressions du passé ne se répètent plus jamais.