Approchant à grands pas, l’élection du 3 octobre commence à prendre de plus en plus de place dans les médias de la province. Pourtant, le rural est souvent une zone oubliée par leurs regards.
La circonscription de Chemin-Dawson se trouve à l’est de la circonscription de Springfield-Ritchot. Créée plus récemment à partir de morceaux de circonscriptions à l’est de Winnipeg, notamment un de la région rurale appartenant auparavant à la circonscription de Steinbach.
Les francophones y sont en force. On y trouve Sainte-Anne et Lorette. La circonscription abrite maintenant plus de 25 000 personnes avec un revenu moyen de 97 000 $ par maisonnée.
Bien que créée en 2008, la première élection n’y a eu lieu qu’en 2011. Après une victoire par le Nouveau Parti démocratique, la circonscription est passé dans les mains du Parti progressiste-conservateur en 2016.
Bob Lagassé, qui a remporté l’élection de 2016 et de 2019, se représente cette année. Il s’opposera à deux autres candidats, Chris Wiebe du NPD et Marcel Broesky du Parti vert.
L’équipe de La Liberté a contacté Chris Wiebe, mais n’a pas eu de réponse dans les délais exigés par la publication. De même, La Liberté n’a eu aucune réponse de Marcel Broesky. Janine Gibson, la cheffe de son parti, a proposé de faire l’entrevue à sa place. Étant donné que La Liberté a déjà fait son portrait, elle n’a pas repris la parole au nom de son candidat.
Bob Lagassé a pour sa part répondu à notre demande d’entrevue. En poste depuis 2016, avant chaque élection, il réévalue son rôle. « Je décide si je vais me représenter de mandat en mandat. Je consulte les gens qui me soutiennent pour voir si je suis encore efficace. Ces personnes me disent la vérité, même si ce n’est pas ce que je veux entendre! »
Travailler auprès de la communauté
Motivé par les interactions interpersonnelles de ce poste, il a décidé de se représenter à nouveau cette année. « J’aime bien aider les gens. Je ne peux pas toujours leur donner les réponses qu’ils veulent, mais c’est important pour moi de leur donner des réponses. »
Pour rencontrer ses électeurs, il prend plusieurs mesures. « J’organise des cafés-rencontres. Je m’installe dans un endroit où les gens peuvent venir me voir. Je cogne aux portes, j’envoie des communiqués par la poste, et j’installe beaucoup d’affiches. »
La circonscription formée en 2016 diffère de son ancienne forme. Il en explique les enjeux, selon son expérience. « C’est une circonscription beaucoup plus rurale. J’essaye d’être vu par la communauté à tout moment de l’année. Je distribue mon information pour que les gens puissent me contacter s’ils veulent et me poser des questions. C’est un plus grand défi sur grand espace. »
Un autre défi qu’il souligne, comme député siégeant, a été la durée de la période électorale. « Les autres candidats ont pu commencer leur campagne plus tôt, puisque comme député siégeant, je devais attendre l’émission du décret de l’élection. C’était un peu de rattrapage à faire pour moi. »
Quels enjeux intéressent les électeurs?
L’enjeu du projet d’exploitation de sable de silice mené par la compagnie SIO Silica est sur les lèvres de beaucoup d’électeurs de Chemin-Dawson, mais aussi des électeurs dans toute la région sud-est du Manitoba. « C’est un enjeu, mais on va respecter ce que nous dit la science. On est content que le projet passe devant la Commission de protection de l’environnement.
« Il y a des gens qui voulaient que je prenne position, mais je ne suis pas un scientifique. Le ministre m’a assuré que le choix sera déterminé par des scientifiques, pas des politiciens. C’est mon eau potable aussi et je veux la protéger. »
Mis à part la question du projet de SIO Silica, Bob Lagassé a aussi entendu parler d’autres enjeux. « Il y a des questions qui se posent sur nos aînés, mais notre gouvernement a un ministre des Aînés. Ça montre combien ceci nous tient à cœur. On me parle aussi de garderies et de santé, mais ce sont des questions qui ne sont pas que locales. »
Collaborer avec la francophonie
Chemin-Dawson contient un certain nombre de francophones, et le candidat du PC en est conscient. Lui-même francophone, il s’engage auprès d’eux. « La majorité de mes communautés sont francophones, notamment Sainte-Anne et Lorette. Je m’entretiens aussi régulièrement avec Justin Johnson de l’AMBM et avec les conseils municipaux.
« J’essaye de faire mon possible pour que le français puisse continuer dans la province », promet-il.
Sa circonscription abrite un hôpital francophone, un joyau rare dans la province. « J’ai à Sainte-Anne ce qui doit être le dernier hôpital francophone au rural, et je me bats pour le préserver. »
Pour lui, la francophonie est une chose qu’il veut faire perdurer. « Mes enfants sont passés par la DSFM, c’est une partie importante de ma vie. »
Il rappelle toutefois qu’il est «là pour représenter la majorité des électeurs. Je vais travailler fort pour donner aux électeurs les choses qu’ils veulent ».