Jean-François Phaneuf est le directeur des opérations artistiques de l’Orchestre symphonique de Winnipeg (OSW). Il présente des grands points du programme de l’année 2023-2024 : « Cette année, nous introduisons un nouveau programme dans notre série classique. Nous aurons dix concerts, cinq d’entre eux seront planifiés les samedis et les autres le jeudi. Nous venons de donner notre concert d’ouverture le 14 septembre dernier, et le prochain concert, Fung Plays Shostakovich, aura lieu le 12 octobre.

« Ces concerts ont un concept un peu différent. Nous avons des partenariats avec des restaurants autour de la salle du Centenaire où le public peut aller dîner. Nous engageons de jeunes solistes pour présenter un récital avant les concerts. Ensuite, nous invitons le public à rester au Piano Nobile, espace de réception à la salle du Centenaire, pour une session de questions-réponses avec le chef d’orchestre, l’artiste invité et quelques membres de l’orchestre. C’est un moment où le public peut prendre un verre et être proche des artistes. »

Diversification

Jean-François Phaneuf ajoute : « Dans notre série classique, nous essayons de diversifier notre répertoire d’artistes. Par exemple, nous aurons la Symphonie n°1 de William Grant Still avec Jörgen van Rijen, tromboniste des Pays-Bas. Il interprétera une pièce intitulée Three Muses in Video Game, inspirée de musiques de jeux vidéos.

« Nous aurons également des artistes qui reviennent, tels que Lukáš Vondráček et Blake Pouliot. Nous les incluons à notre programmation pour que le public puisse profiter de leurs performances. Daniel Bartholomew Poyser dirigera le Concerto pour violons et violoncelles de Brahms. L’un des concerts très attendus sera celui avec Michelle Cann, une pianiste qui vient des États-Unis. Nous avons la chance de l’accueillir à Winnipeg.

« Pour clôturer l’année de programmation, nous aurons le concert de Gershwin et Ravel, deux compositeurs très célèbres, et les billets se vendent déjà très bien. La pianiste sera Claire Huangci, que nous essayons d’inviter depuis des années! »

Daniel Bahuaud.
Daniel Bahuaud. (photo : Archives La Liberté)

La série Live at the WSO se poursuit cette année avec la diffusion de Frankenstein en octobre, Frozen en novembre, le volet 6 d’Harry Potter et Star Wars, un nouvel espoir en mai. Jean-François Phaneuf précise : « Cela fait plus de six ans que nous proposons le Live at the WSO. C’est une expérience différente. Lorsque nous montons ces spectacles, le dialogue et les effets du film sont réduits pour se concentrer sur la musique jouée en direct par un orchestre symphonique.

« Ce qui est également intéressant cette année, c’est Le Messie de Haendel, une pièce écrite pour une église. Mathieu Lussier en sera le chef d’orchestre, il vient du Québec. Nous aurons la chance de disposer d’un orgue d’église, ce qui ajoutera une dimension spéciale. »
Pour les enfants, « il y aura Jamie Adkins, Al Simmons, The Twins and the Monster, avec Monica Chen en tant que cheffe d’orchestre pour ces spectacles », conclut le directeur des opérations artistiques.

Une passion pour la musique et le cinéma

Daniel Bahuaud est un fervent amateur des programmations de l’OSW. Il assiste généralement à trois à cinq concerts par an. Il explique : « Le Live at the WSO fait partie de mes préférences. Je suis ce qu’on appelle un cinéphile mélomane. Je fais partie de cette génération qui a été captivée par la grande qualité des bandes sonores de films entre 1975 et 1985. C’était une sorte de nouvel âge d’or où la musique orchestrale est revenue à l’avant-plan, car à un moment donné, elle était considérée comme dépassée.
« Le réalisateur des Dents de la mer, Steven Spielberg, était un grand fan de la musique du compositeur John Williams. D’ailleurs, il a recommandé à George Lucas, le réalisateur de Star Wars, d’embaucher ce compositeur. La musique de ces films avait une touche rétro hollywoodienne, et quand on a 14 ans, cela vous marque profondément. C’est quelque chose qui m’accompagne encore aujourd’hui. J’écoute de temps en temps les bandes sonores, c’est comme retrouver de vieux amis. »

Daniel Bahuaud ajoute que « c’est toujours très attrayant de voir un film projeté avec un orchestre en direct. Il y a quelques années, j’ai assisté à la projection de Metropolis, un film muet allemand des années 1920. Écouter ce film sur disque m’avait laissé quelque peu indifférent, mais vivre cette expérience avec la composante visuelle et l’orchestre en direct a été une belle découverte. C’est une excellente initiation, en particulier pour les jeunes. »

Pour cette année, Daniel Bahuaud a déjà sélectionné certains concerts qui pourraient devenir ses coups de cœur : « J’ai prévu assister à la projection de Frankenstein, un film classique de 1931. À l’époque, la musique était utilisée de manière très minimale dans les films. Il y avait seulement un générique de début et de fin, c’est tout. Michael Shapiro a composé une nouvelle partition pour ce film en 2001, et c’est cette partition que l’orchestre va interpréter. Elle pourrait comporter des touches plus contemporaines, voire post-modernes.

Daniel Bahuaud conclut : « J’ai également prévu assister à des concerts classiques, comme celui du 12 octobre avec Fung Plays Shostakovich. Au cours de la même soirée, la Symphonie no° 2 de Nielsen sera également interprétée. Ce sera une soirée très captivante. En mars, il y aura aussi une symphonie et un concerto de Sibelius. »