Par Michel Lagacé.

Aucun parti n’a proposé une politique culturelle d’ensemble, un désintérêt d’autant plus regrettable que les organismes des arts de la scène n’ont pas encore retrouvé les abonnés qu’ils avaient avant la pandémie.

L’organisme provincial Manitobains pour les arts a pour mandat de parler au nom de l’ensemble du secteur créatif au Manitoba. Durant la campagne électorale, il a donc tenu à souligner que le financement de base des arts et de la culture n’a pas augmenté depuis plus d’une génération. Il a proposé que le prochain gouvernement provincial fasse un « investissement audacieux » dans les arts pour en assurer l’accès à l’ensemble de la population. En particulier, que les budgets du Conseil des arts du Manitoba, qui reçoit moins de 10 millions $ par année depuis des décennies soient doublés pour non seulement stabiliser le secteur mais pour lui permettre de croître. 

Manitobains pour les arts voudrait aussi voir à la mise en place d’un cadre prévisible pour les investissements en capital, afin que le public dispose de centres culturels dignes de ce nom. Enfin, il a proposé de rétablir une relation constructive entre le gouvernement et le secteur, une relation qui est presqu’au point mort. 

Aucun parti ne s’est donné la peine de réagir à ces propos. Cependant, au cours de la campagne, Wab Kinew du Nouveau Parti démocratique a proposé un investissement annuel de 8 millions $ dans le secteur créatif pour soutenir les artistes et les festivals locaux, les musiciens et les organismes des arts de la scène. 

Le Parti progressiste conservateur s’est engagé à rendre permanent le Fonds communautaire pour les arts, la culture et le sport, auquel le gouvernement a déjà consacré 100 millions $ depuis deux ans pour financer des projets d’immobilisation et des célébrations communautaires. Dougald Lamont du Parti libéral du Manitoba a promis d’augmenter de 20 millions $ le financement du Conseil des arts du Manitoba. 

Côté patrimoine, les huit organismes patrimoniaux reconnus et financés par la Province ont fait valoir au ministre et au sous-ministre de Sport, culture et patrimoine l’an dernier que l’appui provincial n’avait pas augmenté depuis plus de vingt ans. La province a choisi de faire la sourde oreille.

Il est regrettable que les arts et le patrimoine aient été négligés à ce point. Car ces secteurs d’activité déterminent pour une bonne part le genre de société dans laquelle nous vivons. Les Manitobaines et les Manitobains gagneraient si ceux et celles qui vont s’atteler à gouverner le Manitoba se posaient