Le vert témoigne d’une plus grande production d’algues dans les eaux de surface ou près de la surface. Logiquement, le réchauffement des eaux est en cause puisque la chaleur stimule la production de chlorophylle. Mais la corrélation entre les zones où l’on a observé ces dernières années une production accrue de chlorophylle et celles où les données du satellite Aqua de la NASA attestent à présent d’un changement de couleur n’est pas aussi nette, notent les chercheurs britanniques et américains dans leur étude parue récemment dans Nature. Parmi les hypothèses émises : des changements de populations de phytoplanctons, ou bien davantage de particules organiques flottant à la surface…

Il est certain que le réchauffement climatique joue un rôle en arrière-plan, les eaux de surface plus chaudes se mélangeant moins avec les eaux profondes plus froides — un phénomène appelé la stratification de l’eau. Mais est-ce que cette stratification contribue au changement de couleur ? Il est trop tôt pour le dire.

La question est importante, parce que détecter des « signaux » du réchauffement climatique dans les océans est un axe essentiel de recherche pour comprendre ce qui nous attend dans le prochain siècle. Comme l’écrivent les chercheurs, « compte tenu du rôle-clef des écosystèmes de phytoplanctons dans la chaîne alimentaire », notre capacité à « détecter des changements dans ces écosystèmes serait d’une grande utilité ».