Conduite d’août à septembre, la campagne était “liée à la République populaire de Chine” et visait également à “faire taire les critiques à l’égard du Parti communiste chinois”, a précisé le ministère des Affaires étrangères canadien dans un communiqué.

Le réseau de “bots”, ces logiciels qui effectuent des tâches automatisées, a laissé “des milliers de messages” sur les réseaux sociaux de dizaines de membres du Parlement et de personnalités politiques dont le Premier ministre Justin Trudeau et le chef de l’opposition Pierre Poilievre, les accusant “d’infractions criminelles et de manquements à l’éthique”.

Mais rien de ce qui a été observé “ne représentait une menace pour leur sécurité ou celle de leur famille”, a noté le ministère des affaires étrangères canadien.

Pékin a rejeté mardi toute implication et accusé Ottawa de “tromper l’opinion publique”.

“Le Canada a plusieurs fois affirmé que la Chine propage de la désinformation visant des hommes politiques. Mais il n’a jamais fourni de preuves”, a fustigé une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, exhortant Ottawa à “cesser de répandre des mensonges sur la Chine”.

Fin août, Meta, la maison mère de Facebook, avait annoncé avoir supprimé des milliers de comptes ayant participé à une importante opération de propagande chinoise en ligne.

La campagne aurait été active sur plus d’une cinquantaine de plateformes et forums, parmi lesquels Facebook, Instagram, TikTok, YouTube ou encore X (ex-Twitter), selon un rapport publié par Meta.

Le réseau publiait régulièrement des commentaires positifs sur la Chine tout en critiquant les Etats-Unis, la politique étrangère des pays occidentaux, ainsi que “des journalistes et chercheurs” critiques du régime en place, selon un rapport de l’entreprise.

Il ciblait en particulier Taïwan, les Etats-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni et le Japon, ainsi que l’audience sinophone à l’étranger.

Les relations sino-canadiennes se sont fortement dégradées cette année à la suite des accusations d’ingérence chinoise dans les élections canadiennes et à la tentative d’intimidation de députés qui a conduit à l’expulsion d’un diplomate chinois en mai.

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