Le gouvernement canadien, devant donner suite au rapport du comité dans les 60 prochains jours, a déjà annoncé en mars qu’il mettrait en place un registre, mais n’a pas fourni d’échéancier.

“Nous continuons à travailler là-dessus parce que c’est une question importante”, a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau à la presse, mardi.

Avec un tel registre, toute personne agissant au nom d’un état étranger dans un but précis devrait divulguer les liens qu’elle entretient. Les États-Unis et l’Australie disposent déjà de registres similaires.

La vice-présidente du Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique Mona Fortier, a déclaré en conférence de presse que le gouvernement avait déjà “agi sur bon nombre des questions soulevées” par le comité.

Le rapport publié mardi par le comité comprend 21 autres recommandations pour aider les Canadiens, y compris les législateurs et les universitaires, à identifier et à se défendre contre l’ingérence étrangère.

Des mises à jour législatives sont également réclamées pour poursuivre au pénal spécifiquement le harcèlement et l’intimidation des Canadiens et pour faire face aux nouvelles menaces telles que l’utilisation de l’intelligence artificielle par des acteurs étrangers.

Le comité suggère en outre que les plateformes en ligne soient tenues responsables de la publication d’informations fausses ou trompeuses.

En septembre, après des mois de polémiques et d’atermoiements, le Canada a finalement officiellement lancé une enquête publique sur l’ingérence étrangère, notamment au profit de la Chine.

Les relations sino-canadiennes se sont fortement dégradées cette année à la suite des accusations d’ingérence chinoise dans les élections canadiennes et de la tentative d’intimidation de députés qui a conduit à l’expulsion d’un diplomate chinois en mai.

Lundi, Ottawa affirmait avoir détecté une importante campagne de propagande chinoise en ligne, incluant des vidéos “deepfake”, technologie numérique qui permet de créer des simulations hyper réalistes de personnes. Elles visaient à dénigrer et discréditer le Premier ministre ainsi que des députés canadiens.

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