Cela a été dénoncé dans un audit publié mardi par le commissaire à l’environnement.

Compte tenu des politiques mises en place actuellement, le rapport estime qu’Ottawa ne réduira ses émissions que de 36 % sous le niveau de 2005 d’ici 2030 contre les 40 à 45 % auxquels il s’est engagé l’an dernier.

Dans son rapport, le commissaire à l’environnement Jerry DeMarco attribue ce déficit à des retards dans l’implémentation de certaines mesures climatiques telles que le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier et les nouvelles réglementations sur les carburants décrits comme “propres”.

Selon le gouvernement, ces retards sont dus à la pandémie de COVID-19 et à des consultations plus longues que prévues avec les parties prenantes.

Le rapport souligne également que “les mesures les plus importantes pour réduire les émissions” n’ont toujours pas été identifiées, ni hiérarchisées.

“Ces constatations ne sont pas nouvelles”, ajoute M. DeMarco, rappelant les milliards investis par Ottawa dans plus de dix plans environnementaux depuis 1990, sans qu’aucun n’atteigne ses objectifs.

Les émissions canadiennes “sont considérablement plus élevées qu’elles ne l’étaient en 1990”, ajoute le rapport qui a été devancé d’un an compte tenu du “besoin urgent de réductions rapides et importantes des émissions”.

Le rapport a également dénoncé le fait que plus de la moitié des mesures du plan libéral ne comprenaient pas de date limite de mise en oeuvre.

La modélisation climatique du gouvernement a aussi été vivement critiquée, notant qu’elle incluait des “hypothèses trop optimistes”, une “analyse limitée des incertitudes ainsi que l’absence d’examen par les pairs”.

Enfin, Jerry DeMarco a souligné le manque de contrôle du ministre de l’Environnement Steven Guilbeault dans la mise en place des politiques de réductions des émissions, actuellement partagées par plusieurs organisations fédérales.

“Je suis tout à fait d’accord avec le commissaire, on doit faire plus, on doit aller plus vite en matière de lutte au changement climatique”, a reconnu le ministre Steven Guilbeault en conférence de presse, ajoutant qu’Ottawa comptait mettre en oeuvre les recommandations du rapport.

Quatrième producteur mondial de pétrole, le Canada figure parmi les 10 plus grands émetteurs au monde de gaz à effets de serre et l’un des plus grands émetteurs par habitant.

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