D’ores et déjà, les évènements de pluies extrêmes se produiraient plus souvent que ce qui avait été prédit par les modèles climatiques, écrit une équipe de l’Institut Potsdam de recherche sur le climat, en Allemagne. S’ils ont raison, ça laisse présager le pire pour le proche futur.
Ces chercheurs donnent en exemple l’ouragan Harvey qui, en 2017, a laissé tomber plus d’un mètre de pluie sur Houston, ou aux pluies de la mousson de 2022 qui ont provoqué des inondations dévastatrices au Pakistan.
À la base, il est certain qu’une atmosphère plus chaude signifie plus d’humidité, donc plus de pluie ou de neige. Mais combien, toute la question est là.
Les météorologues ont toujours su que les modèles pouvaient sous-estimer le risque, faute d’avoir le recul nécessaire : la température moyenne de la planète a beau avoir gagné 1,2 degré depuis un siècle, c’est seulement au cours du dernier demi-siècle que cette augmentation s’est accélérée, ce qui ne donne peut-être pas assez d’exemples comme l’ouragan Harvey pour prédire le futur. Pour le dire autrement : les modèles climatiques se sont révélés traditionnellement assez bons pour prédire les tendances générales, mais ils se heurtent à leurs propres limites lorsqu’il s’agit de prédire des événements qui sont par définition « extrêmes ».
Dans leur recherche, publiée le 27 novembre dans le Journal of Climate, les chercheurs estiment que la fréquence des événements extrêmes a augmenté de 17 % par degré Celsius supplémentaire, alors que le modèle climatique CMIP-6 qu’ils ont utilisé comme base de comparaison prévoyait plutôt 11 %.
La plupart des experts ne seront pas surpris : dès 2018, une recherche sur « l’amplification » des événements météorologiques extrêmes dans l’hémisphère nord concluait que ceux-ci pourraient, dans le scénario le plus optimiste, augmenter de 50 % d’ici la fin du siècle… et tripler dans le scénario le plus pessimiste.
Chose certaine, « il n’y a aucune raison de croire que ça ne va pas continuer », déclare au New Scientist le post-doctorant en analyse de données climatiques Max Kotz. Les villes les plus vulnérables aux inondations ont intérêt à s’y préparer…