Par Chloe CROCKFORD (12e année) et Mackenzie STONE (9e année), Collège Jeanne-Sauvé.

Tu commences en 9e année avec une place à trouver dans le monde, et tu quittes ta 12e année avec souvent plus de questions que de réponses! De la 9e à la 12e année, les élèves ont tous une chose en commun : ils se sentent sous pression.

Vous souvenez-vous de votre secondaire? Pendant ces quatre années, les expériences que vous avez vécues ont développé la personne que vous êtes aujourd’hui. Et vous avez probablement ressenti beaucoup de pression pour faire les bonnes choses à l’école, avec les amis.es ou la famille. En 9e ou en 12e année, la pression est différente. Les 12e année sont presque des adultes et font face à leur avenir, un emploi, des futures responsabilités! Tout se mélangent dans leur tête. Un élève de 12e année est souvent complètement différent de la personne qu’il était au début de sa 9e année.

Erin Sheldon
Erin Sheldon, conseillère des élèves en 9e année au Collège Jeanne-Sauvé. (photo : Chloe Crockford et Mackenzie Stone)

La santé mentale en 9e année

Erin Sheldon est conseillère scolaire des élèves de 9e année au Collège Jeanne-Sauvé. Elle voit bien la pression ressentie à cet âge. « Quand les élèves me parlent, ils me partagent souvent des problèmes académiques, des difficultés d’amitié, de famille ou de santé mentale. Ils veulent faire plaisir à leurs parents et être aimés de leur cercle à l’école. 

« En 9e année, les attentes sont plus élevées et les choses prises beaucoup plus sérieusement qu’à l’école primaire. Même dans ce nouvel environnement, le système scolaire attend que les élèves gardent le même niveau de réussite scolaire. Beaucoup ne savent pas à quoi s’attendre. »Élève en 9e année au Collège Jeanne-Sauvé, Peace Aigbonohan partage son expérience : « Quand tu es dans une classe de secondaire, tu n’as pas la chance de pouvoir parler à tes amis autant que par le passé. » En début d’année scolaire, il s’est ainsi senti un peu isolé de ses amis.

Au Collège Jeanne-Sauvé, des élèves comme Peace Aigbonohan sont rassurés par la présence d’une conseillère comme Erin Sheldon. Elle sait comment aider les jeunes qui ont besoin de conseils en 9e année. Elle donne des stratégies d’études et les aide à parler à un enseignant, un parent, trouver un médecin, ou avoir accès à des ressources externes pour la santé mentale.« Souvent, je suis en contact avec des élèves qui ont un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), raconte Erin Sheldon. Donc on va discuter de comment mieux étudier, ou diminuer les distractions. » Erin Sheldon fait aussi des présentations auprès des élèves. La dernière en date était une présentation aux élèves en 9e année sur la gestion du stress et l’autonomie scolaire.

Incertitudes en 12e année

La conseillère principale des élèves du Collège Jeanne-Sauvé, Brigitte McNeill, reconnaît que les élèves de la 12e année sont soumis à une pression différente de celle en 9e année. Elle se souvient de son stress à devoir faire des choix pour son avenir. Mais, dit-elle, « ce qui existe depuis toujours et qui est central chez l’adolescent, c’est le sens d’appartenance ». Beaucoup de choses ont changé depuis sa 12e année, notamment l’arrivée des réseaux sociaux, qui donnent aux élèves des informations et du vocabulaire sur la santé mentale. La conseillère scolaire pense cependant que les élèves croient ces plateformes d’échanges trop aveuglément. « Il y a une trop grande valorisation des médias sociaux chez les jeunes. » Brigitte McNeill essaye de donner aux élèves des ressources pour les aider à naviguer entre l’adolescence et l’âge adulte, une période qu’elle sait stressante (1).

Les élèves en 12e année ressentent aussi beaucoup de pression face aux décisions importantes qu’ils doivent prendre pour leur futur. Des décisions qui viennent souvent avec des stéréotypes. « Si un élève prend une année sabbatique, beaucoup vont penser qu’il est paresseux, alors que c’est souvent le choix de quelqu’un qui ne sait pas encore quoi faire dans la vie, constate par exemple Brigitte McNeill. Et ces pressions viennent aussi du foyer. Quand les parents font ce genre de reproche, l’élève ressent encore plus de pression. »

Une société qui donne trop de pression?

Amélie Tétrault, élève en 12e année au Collège Jeanne-Sauvé, ressent la pression d’avoir besoin de tout connaître alors qu’elle n’a que 17 ans. « Il y a beaucoup de choses que je dois considérer cette année, comme avoir de bonnes notes à l’école pour pouvoir entrer dans une bonne université et avoir des bourses. Je dois aussi équilibrer ça avec ma vie sociale. » Elle est stressée parce que la société a mis cette pression sur elle. Amélie Tétrault a souvent peur de prendre la mauvaise décision. « Si je me lance dans un certain domaine à l’université, alors je ne peux pas retourner en arrière. C’est comme une porte qui se ferme. » La pression est bel et bien réelle chez certains élèves. Et si elle peut aider au bon développement personnel, elle peut aussi avoir un effet négatif. Soyons donc empathiques envers les élèves stressés.

(1) En cas de besoin d’aide, vous pouvez contacter Kids Help Phone en textant CONNECT au 686868.

Cet article est réalisé dans le cadre de l’atelier Génération Z. Depuis 2010, Génération Z, une initiative de La Liberté, offre une expérience authentique du métier de journaliste en presse écrite ou en vidéo à des élèves du secondaire de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), pour qui le français est leur deuxième langue. Afin de les encourager, prenez le temps de lire leurs articles, et écrivez-leur un commentaire à [email protected].