Au point où la première assemblée générale annuelle de l’organisme pourrait se tenir en 2024.

C’était la proposition n°14 dans le rapport final du Comité de refonte de la SFM, qui demandait à ce que l’Accueil francophone, à la vue de la population immigrante qui augmentait, devienne une corporation sans but lucratif avec un numéro de bienfaisance obtenu auprès de l’Agence du revenu du Canada. 

Bien que l’indépendance ne soit pas complètement terminée, la majorité du travail est accomplie, comme le souligne Bintou Sacko, la directrice générale de l’organisme. 

« Entre les crises humanitaires et d’autres dossiers, nous avons eu beaucoup de travail à mener. Ce n’est pas simple de séparer l’Accueil francophone de la SFM. De plus, l’organisme a pris beaucoup d’ampleur sur le plan financier et sur le plan organisationnel. Mais je dirais qu’entre 60 et 70 % du travail a été fait. »

Il est aussi question de s’assurer que ce travail de séparation n’impacte pas la clientèle desservie par l’Accueil francophone. « Nous voulons maintenir une structure forte. La SFM veut s’assurer que l’Accueil francophone ne soit pas déstabilisé durant ce processus. Il y a une structure stable en place et il faut la garder. La séparation ne doit pas devenir un enjeu de déstabilisation. »

Plan stratégique

D’ailleurs, un CA provisoire de quatre personnes, Daniel Boucher (directeur général de la SFM), Jean-Michel Beaudry (directeur adjoint de la SFM), Angela Cassie (présidente de la SFM) et Bintou Sacko, est sur pied pour travailler sur tous les petits détails de cette séparation. « Nous constituons en ce moment les règlements administratifs. Ensuite, nous aurons probablement une assemblée générale annuelle en 2024 pour finaliser la structure et tout ce qui doit venir avec ça. 

« Nous avons été incorporés en janvier 2022 et nous sommes en train de finaliser notre dossier pour avoir notre propre numéro de charité. Ce sont des étapes de franchies. »

Lorsque l’assemblée générale annuelle sera faite, Bintou Sacko espère notamment pouvoir se concentrer sur un plan stratégique pour l’organisme. « Je pense qu’il est important de se poser et de voir le mandat de l’Accueil francophone. Il faut que nous établissions notre vision de l’organisme. » 

Celle qui est à la tête de l’organisme depuis 2005 précise d’ailleurs : « L’Accueil francophone a beaucoup changé. L’Accueil francophone d’il y a dix ans n’est plus le même qu’aujourd’hui. Nous avons une cinquantaine d’employé.e.s et desservons près de 1 500 client.e.s par an. » 

« La SFM veut s’assurer que l’Accueil francophone ne soit pas déstabilisé durant ce processus. Il y a une structure stable en place et il faut la garder. La séparation ne doit pas devenir un enjeu de déstabilisation. »

Bintou Sacko

20 ans déjà

Parce qu’au coeur de tout ce processus, c’est aussi l’humain qui est important ou, dans ce cas, les client.e.s que l’Accueil francophone dessert. « On veut un CA fort qui va apporter une structure forte toujours au bénéfice des nouveaux arrivants du Manitoba. Les clients sont au coeur des activités de l’Accueil francophone. Tout ce qu’on peut faire pour bonifier l’Accueil francophone ne doit pas pénaliser le travail fait pour le client. » 

Établi en 2003, l’Accueil francophone a fêté, le 12 décembre, ses 20 ans et se souhaite au moins 20 ans de plus grâce à cette indépendance sur laquelle travaille le CA provisoire. Et depuis 2019, l’Accueil francophone est le seul organisme à Winnipeg à s’occuper des réfugiés qui arrivent au Manitoba. 

« Nous avons pu développer des partenariats, de nouvelles initiatives. Nous avons aussi ajouté des secteurs d’activités que nous n’avions pas avant. Je pense notamment au secteur de la connexion à la communauté, au secteur de la gestion de cas puisque chaque personne qui arrive est unique et vient avec son bagage, au secteur de logement qui a été créé, et au secteur de réinstallation pour les personnes qui quittent leur pays de manière non volontaire. 

« Mais il y a encore des secteurs d’activités dans lesquels on n’intervient pas et qui nécessitent des partenariats dans la communauté, comme l’éducation, l’employabilité ou encore la culture. » 

Flexibilité

La particularité de l’Accueil francophone, c’est aussi sa flexibilité. Bintou Sacko indique : « Nous sommes aussi en train de prioriser nos clients, pour qu’il y ait un roulement. Bien que nous voulions accueillir tous nos clients, avec une cinquantaine d’employés, il faut veiller à ce que tout le monde reçoive des services. Je précise aussi qu’il arrive que certaines personnes aient juste besoin d’être accompagnées pour A, B et C, alors que d’autres ont besoin d’être accompagnées de A à Z. Nous aidons toutes ces personnes. Peu importe leur niveau de besoins. »