L’artiste emmènera le public en voyage à travers différentes régions du pays, à la découverte du royaume animalier. 

L’exposition Sauvage sera inaugurée par un vernissage le 19 décembre dans la galerie d’art du Centre culturel franco-manitobain (CCFM), à partir de 18 heures. Le public pourra échanger avec le photographe et savourer l’odyssée animalière de Jean-Pierre Parenty.

38 grandes photos seront exposées, montrant divers animaux sauvages qui retraceront le parcours du photo-graphe au cours des dix dernières années. « Ces photos illustreront toutes les plus belles expériences que j’ai pu vivre ces années, explique Jean-Pierre Parenty. On y verra des loups, des wapitis, des boeufs musqués, des aigles et toutes sortes d’animaux qui m’ont marqué. »

Scrappy Dave
Scrappy Dave est le nom du loup qui vit dans un sanctuaire près de Golden, en Colombie-Britannique avec qui, Jean-Pierre Parenty, a partagé un moment spécial. (photo : Jean-Pierre Parenty)

La passion pour la photographie animalière 

L’artiste a grandi dans une ferme au Manitoba, à 30 minutes au sud de Winnipeg. C’est ici que son amour pour la nature et la faune est né. 

« Dans la ferme de mon père, il y avait des animaux. J’ai toujours aimé être en contact avec eux », révèle Jean-Pierre Parenty.

« J’aimais aussi prendre des photos. J’ai eu mon premier appareil à 14 ans. Mes parents m’ont acheté un Kodak Brownie en préparation d’un voyage en France. Ma passion pour la photographie m’a suivi tout au long de ma vie. »

Il y a 20 ans, Jean-Pierre Parenty a commencé à prendre la photographie au sérieux, pour ce qui au départ, n’était qu’un loisir. À ce moment, une révélation a opéré, la fusion entre sa passion pour les animaux et son amour pour la photographie. « Les animaux sauvages sont magiques, confie Jean-Pierre Parenty. Le monde animalier est assez méconnu, mais il est passionnant. »

Un travail de patience

Jean-Pierre Parenty agit en tant qu’observateur privilégié de la faune sauvage. Il note que ce travail nécessite de la patience. « Il faut prendre le temps, souvent je mets mon appareil de côté pour simplement observer les animaux qui sont dans mon champ de vision. Il faut savoir observer et être ébloui par ce qui nous entoure.

« Les gens qui me connaissent très bien me disent : Jean-Pierre, tu es tellement impatient, c’est incroyable, je leur réponds : La patience n’est pas l’un de mes défauts (rires). Être en nature et attendre parfois des heures me force à être patient et à me ralentir. C’est presque thérapeutique. »

Une des plus belles rencontres que le photographe a vécue est celle avec un loup. « C’était il y a huit ans. J’étais dans les Rocheuses pour photographier des loups. Il y en avait un qui se promenait près de moi, et de temps en temps il s’arrêtait pour me regarder. Il venait de plus en plus près et est arrivé à environ 20 mètres de là où je me trouvais. On s’est regardé dans les yeux, c’était un moment incroyable et spécial. Il y avait une vraie connexion entre lui et moi. »

Le loup et l’ours sont d’ailleurs des animaux emblématiques pour le photographe. « Les yeux des loups sont perçants. Quand ils te regardent, ils te lisent. J’aime beaucoup les ours polaires aussi. Ils sont considérés comme les animaux vedettes de l’Amérique du Nord. Ils sont très spéciaux. »

Un investissement 

Jean-Pierre Parenty, durant ces dernières années, est allé à Churchill, dans les Rocheuses, à Kuujjuaq (au nord du Québec). Mais il réalise aussi des projets locaux au Manitoba. Le photographe fait environ trois à quatre voyages par an.

Lors de ses voyages, Jean-Pierre Parenty fait appel à un guide personnel. « J’embauche en général quelqu’un qui connaît très bien le terrain, les animaux, leurs habitudes, où les trouver et dans un beau cadre. Souvent lorsque je vais à Churchill, j’ai un guide. Lors de mon voyage à Kuujjuaq, également. »

Non seulement le guide représente une part dans le budget de Jean-Pierre Parenty, mais l’équipement aussi. « On est à minimum 300 $ par jour pour un guide, souligne Jean-Pierre Parenty. Ensuite, il faut se déplacer, prendre l’avion, réserver un hôtel. Chaque voyage peut me coûter entre 5 000 à 8 000 $. Il faut noter aussi que j’ai tout mon matériel photographique en double. C’est un vrai investissement. »

Jean-Pierre Parenty est, depuis sept ans, reconnu comme un photographe professionnel par l’Association des photo-graphes professionnels du Canada (PPOC). « Je suis à la retraite depuis deux ans et demi, je travaillais auparavant en affaires. Ça me laisse du temps pour me consacrer à la photographie. Devenir membre accrédité de la PPOC s’est fait par étape. Il faut tout d’abord devenir membre, puis envoyer un portfolio de dix photos qui doivent être validées et considérées comme de niveau professionnel. Après plusieurs essais, j’ai reçu mon accréditation dans le domaine de la photographie animalière. »

Cette accréditation permet à Jean-Pierre Parenty de participer aux compétitions annuelles organisées par la PPOC. Cette démarche l’a poussé « à être un meilleur photographe, à réfléchir à ce que je fais et le faire de mieux en mieux », conclut Jean-Pierre Parenty.