À son arrivée en début d’après-midi, le Premier ministre a pris le temps de discuter et de prendre des photos avec quelques-uns des travailleurs de la santé, en pause déjeuner à ce moment-là. D’ailleurs, plusieurs se sont rassemblés autour du pupitre installé au centre de l’atrium, pour écouter l’annonce qui allait suivre.

Et le suspens n’a pas duré très longtemps. C’est Wab Kinew qui en a donné les grandes lignes : « Aujourd’hui, nous annonçons plus de personnel pour pouvoir ouvrir de nouveaux lits, ici, à l’Hôpital Saint-Boniface. Cela améliorera les soins aux patients, aidera à réduire le temps d’attente au service des urgences et de bien d’autres façons encore. » Le Premier ministre, qui avait fait du système de santé son cheval de bataille lors des élections de 2023, a rappelé une fois de plus, en ouverture, l’engagement de son gouvernement à allouer davantage de ressources pour « les premières lignes du système de santé ». À ce propos, Wab Kinew a indiqué que lui-même, toujours accompagné de Robert Loiselle et d’Uzoma Asagwara, s’est entretenu le 11 janvier avec les professionnels de la santé « pour entendre les perspectives des premières lignes ».

« Nous nous engageons à une collaboration dans la durée, et nous continuerons de venir pour entendre vos retours, sur ce que nous avons fait, ce qu’il nous reste à faire », a-t-il annoncé.   

13 millions $ pour 36 nouveaux lits 

Finalement, c’est Uzoma Asagwara, ministre de la Santé qui est entré.e dans les détails en annonçant un investissement de 13 millions $ pour la mise en place de 36 nouveaux lits au sein de l’Hôpital Saint-Boniface. « Cet investissement a été directement guidé par les travailleurs dévoués de notre système de santé », a précisé Uzoma Asagwara. Sans grande surprise, l’annonce a été accueillie par des applaudissements.

Uzoma Asagwara a également indiqué que son ministère continuera d’œuvrer à « transformer la culture des soins de santé, la culture des lieux de travail du système de santé. Pour que nos professionnels de la santé sachent qu’ils sont appréciés et qu’ils le sentent. »

Cet investissement s’inscrit dans un plan plus large visant à répondre aux besoins de capacités et à réduire les temps d’attente dans les salles d’urgence, « pas seulement ici à Saint-Boniface », selon Uzoma Asagwara, où le temps d’attente était estimé le 10 janvier à 13h et 45 minutes. Mais également dans l’ensemble du système de santé.

Les premiers lits devraient commencer à être opérationnels au mois de mars, toujours selon l’annonce d’Uzuma Asagwara, qui espère les voir tous en place dans le courant de l’année. « L’ajout de ces lits se fera de manière échelonnée, nous devons nous assurer d’avoir le personnel nécessaire pour les opérer de manière durable et en respectant la capacité de notre système de santé. » 

Inverser la tendance du recrutement

Et le sujet n’a pas tardé à être abordé, l’ajout de ces nouveaux lits risque d’exercer une pression supplémentaire sur le personnel soignant. Se pose alors la question du recrutement et de la rétention de professionnels de la santé.

Sur ce point, Uzoma Asagwara a fait valoir plusieurs choses. D’abord, que les réductions budgétaires sous le gouvernement précédent, ont poussé dehors nombre de professionnels de la santé et qu’en investissant, et augmentant les capacités d’accueil des infrastructures, la tendance devrait s’inverser. « Investir dans notre système de soin, ce n’est pas seulement investir dans des lits, c’est aussi investir dans les personnes. C’est important de reconnaître qu’il y a un problème de recrutement, pas seulement au Manitoba, mais au niveau national, mais il est aussi important de noter que nous diplômons des infirmières ici au Manitoba, des centaines de personnes qui ont envie de travailler dans leur province. Mais elles ont besoin de voir que leur gouvernement prend des engagements pour changer la culture dans le domaine des soins de santé. »

La Liberté a interrogé le Premier ministre Wab Kinew pour savoir si une stratégie particulière existait pour améliorer le recrutement et la rétention de personnels soignants bilingues, notamment au sein de l’Hôpital Saint-Boniface. « C’est toujours un enjeu important d’avoir un service bilingue dans notre service de santé, fournir des services dans la langue française. Alors notre gouvernement collabore avec l’Université de Saint-Boniface pour leur programme d’études infirmières. Nous avons des conversations au sujet des enjeux des nouveaux arrivants et d’immigration, en nous demandant comment nous pourrions attirer plus de personnes en mesure de livrer des services de santé en français. »