Cela représente donc 360 000 permis d’études en moins. Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC), Marc Miller, a notamment expliqué que ces mesures ont pour but de « protéger un système qui est devenu si lucratif qu’il a ouvert la voie à des abus. » Le Fédéral ajoute aussi que « de plus en plus d’étudiants sont arrivés au Canada sans bénéficier du soutien nécessaire pour réussir. La hausse rapide du nombre d’étudiants étrangers au Canada a également exercé une pression sur le logement, sur les soins de santé et sur d’autres services. »

Pour information, ces mesures sont temporaires et seront en place pendant deux ans et que les détenteurs actuels d’un permis d’études ne sont pas touchés. 

Beydi Traoré, directeur général de l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface (AEUSB), est dubitatif et n’est pas convaincu de l’impact de ces annonces. « Je me pose beaucoup de questions, je ne sais pas si ça va changer quelque chose. Réduire le nombre d’étudiants internationaux va-t-il changer le problème qu’on a avec le logement? Ne faudrait-il pas plutôt investir plus dans la construction de logements? Puis, je trouve que ça nourrit la rhétorique selon laquelle ces étudiants seraient responsables de la crise du logement. »

Impact sur l’économie?

Michelle Kambire, étudiante internationale à l’USB et également présidente de l’AEUSB, tire le même constat que Beydi Traoré et se dit « surprise » d’une telle réduction des permis. « C’est dommage de pénaliser des personnes qui ne sont même pas encore sur le territoire en se basant sur une minorité de gens qui ont pu venir et qui ne sont pas allés en cours. J’imagine que ça aura aussi un impact sur l’économie canadienne. On le sait, beaucoup d’étudiants ont un travail à côté et peuvent réduire la pénurie de main-d’œuvre. »

Dans son rapport annuel 2022-2023, sur 1366 étudiants inscrits à l’USB, 17 % d’entre eux sont internationaux. 

Sans donner plus de détails, IRCC indique qu’il attribuera « une partie du nombre de demandes plafonné à chacune des provinces et chacun des territoires, qui répartiront ensuite le nombre qui leur a été alloué entre leurs établissements d’enseignement désignés. »