Ces mêmes individus et organisations s’indignent et prônent un retour à la mémorisation des tables numériques et à l’utilisation des algorithmes traditionnels pour la résolution de problèmes mathématiques.

Et pourtant, l’anxiété mathématique n’est pas un phénomène nouveau. Depuis de nombreuses générations, nos éducateurs comme leurs étudiants ont toujours été confrontés à la complexité des processus arithmétiques.

Ce problème n’est pas récent. Il existe depuis la révolution industrielle vers la fin du 20e siècle. Dans le contexte d’une société où le travail à la chaîne devient la norme, il n’est pas surprenant que les processus de comptabilité aient été aussi normalisés.

Les algorithmes mathématiques que nous connaissons bien ont été adoptés par l’ensemble des industries assurant ainsi une certaine cohésion. Les écoles ont rapidement adopté ces processus de compilation (addition, soustraction, multiplication en colonne) des données.

Et depuis ce temps, nos éducateurs tentent vainement de faire avaler à leurs étudiants des processus de résolution de problème abstraits et peu connectés à la nature même des mathématiques.

En effet, la résolution d’équations mathématiques est un processus hautement créatif. S’il n’existe qu’une réponse à une équation mathématique, il y a de nombreuses façons d’arriver à cette réponse.

Et c’est justement cette créativité mathématique que nous devrions privilégier. Nos enfants sont par nature curieux et aiment jouer et apprendre en jouant. S’amuser à résoudre un problème mathématique en utilisant diverses méthodes sur papier, oralement ou en utilisant divers matériaux sera toujours stimulant pour eux. Et la satisfaction de résoudre un problème par soi-même aide à développer une certaine assurance face à la complexité des opérations mathématiques.

Bien sûr, la nécessité de mémoriser les tables arithmétiques de base sera toujours nécessaire.

C’est ici, comme parents, que nous pouvons vraiment aider nos enfants à développer ces compétences. Nos écoles sont mandatées d’enseigner un curriculum complexe et très lourd. Le temps en salle de classe est limité. Nos éducateurs doivent cibler la résolution d’équations et problèmes mathématiques.

Alors, pourquoi ne pas jouer au cribbage, aux échecs, à résoudre oralement des équations de base en route vers l’aréna, à jouer au Monopoly un samedi soir pour justement aider nos enfants à développer les automatismes nécessaires en mathématique? Comme parents, nous avons un rôle important à jouer dans le développement d’enfants confiants dans leurs habiletés numériques.

Si le rendement mathématique de nos étudiants est une priorité pour notre gouvernement, l’enseignement de cette matière doit devenir une priorité pour le leadership éducationnel. Les ressources et le développement professionnel sont essentiels pour aider nos enseignants à bien comprendre comment enseigner des fractions, des pourcentages, des équations et de la résolution de problèmes.

Ces supports sont particulièrement importants au niveau de la jeune enfance, car c’est à ce niveau que s’ancrent les habiletés de base nécessaires pour la résolution de problèmes de plus en plus complexes durant le parcours scolaire de nos enfants.

Notre gouvernement et le leadership éducationnel doivent absolument s’assurer que le focus de toutes innovations pour la revitalisation de l’enseignement des mathématiques ne s’enlise pas dans la mémorisation d’algorithmes mathématiques traditionnels, mais bien au contraire encourage nos étudiants à explorer différents modèles de résolution de problèmes avec créativité et confiance dans leurs habilités arithmétiques.