À peine quelques semaines avant l’entrée en vigueur de la loi, estimant que le pays n’était pas prêt.
Depuis 2016, l’aide médicale à mourir était accessible aux adultes consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort était proche.
La loi avait été élargie en 2021 à des personnes dont la vie n’est pas en danger à court terme et le gouvernement canadien veut à l’avenir permettre aux personnes ayant pour seul problème médical une maladie mentale d’y avoir accès.
“Les ministres de la Santé de chacune des provinces et chacun des territoires m’ont dit qu’ils ne sont pas prêts”, a déclaré mardi le ministre canadien de la Santé, Mark Holland, à la presse.
Par ailleurs, un comité spécial avait également recommandé dans un rapport de repousser l’entrée en vigueur de la loi estimant que “le système de santé n’était pas prêt lorsque le trouble mental est le seul problème”.
Le gouvernement canadien n’a pas indiqué dans l’immédiat jusqu’à quand le gouvernement souhaitait repousser l’élargissement qui devait entrer en vigueur le 17 mars.
“Nous parlerons du calendrier exact dans les prochains jours lorsque nous présenterons le projet de loi”, a précisé M. Holland ajoutant que “les souffrances mentale et physique sont équivalentes” et que “la question, ici, repose sur l’état de préparation” du pays.
D’après le comité, sur les 5.000 psychiatres pratiquant au Canada, un peu plus d’une centaine seulement ont reçu la formation pour offrir l’aide médicale à mourir.
Il y a près d’un an, Ottawa avait déjà reporté cette entrée en vigueur.
Seuls quelques pays dans le monde, principalement en Europe, ont légalisé l’euthanasie ces dernières années.
Près de 45.000 Canadiens ont reçu l’aide médicale à mourir entre 2016 et 2022, selon les dernières statistiques officielles disponibles. En 2022, cela représentait 4,1 % des décès canadiens juste derrière les Pays-Bas (5,1 %) mais devant la Belgique (2,5 %), deux pays qui ont pourtant dépénalisé l’euthanasie il y a bien plus longtemps.
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