Avec des informations d’Ophélie DOIREAU.

Nommé le 19 octobre 2023 au poste de directeur général de la radio communautaire Envol 91 FM, après le départ controversé de Fatimaty Gueye, Louis Gauthier a finalement quitté son poste, quatre mois après sa prise de fonction.

Suite à l’annonce de son départ, Louis Gauthier a déclaré vouloir « réserver ses commentaires pour plus tard », une déclaration qu’il a faite à la fois aux journalistes et via un message, publié sur la page Facebook Saint-Boniface, parle-moi dans lequel il encourage également les membres de la communauté à s’impliquer auprès de la radio.

Denis-Michel Thibeault, qui avait été coopté en décembre 2023 au CA de la radio, a démissionné de ce rôle pour assurer la direction par intérim avec une feuille de route claire. « Je vais suivre les grandes lignes que Louis Gauthier avait durant son embauche. Il y a un plan stratégique en place à Envol, qui a été prolongé jusqu’en 2024 le temps d’en refaire un. Je suis là pour les employés et pour m’assurer qu’il y a une stabilité à Envol 91FM. »

Deux départs successifs

Sur la question des employés, La Liberté apprenait le 5 février que l’animateur et directeur de la programmation, Yanick LaRoche, avait posé sa démission effective après l’Assemblée générale de l’organisation qui se tiendra le 8 mars 2024. Une information confirmée par Denis-Michel Thibeault, le directeur général par intérim.

Alors que des sources proches de l’organisme, qui ont souhaité garder l’anonymat, ont informé La Liberté d’un départ houleux du directeur général Louis Gauthier, la porte-parole du CA d’Envol 91 FM, Martine Bordeleau assure, quant à elle, que ce n’est pas le cas : « Louis Gauthier a décidé de partir parce qu’il estimait avoir effectué son mandat et nous [membres du CA] respectons ça. »

Ce départ impromptu, qui est le deuxième en l’espace de six mois, amène à s’interroger sur la situation de la radio, mais là encore Martine Bordeleau dit qu’elle ne considère pas que la radio traverse une crise, au contraire. « Louis [Gauthier] a fait le travail qu’on lui a demandé depuis le mois d’octobre, alors financièrement les choses sont stables. On a aussi une bonne équipe. C’est très encourageant. »

De potentiels ennuis

Cependant, les changements successifs, à des postes aussi importants, peuvent causer beaucoup d’ennuis. En particulier lorsqu’il s’agit de petits organismes à but non lucratif. C’est en tout cas ce que dit Raymond Lafond, qui a souvent siégé au CA d’organismes communautaires et qui est expert en gouvernance d’organismes.

« Les changements réguliers causent beaucoup de soucis à un conseil d’administration, beaucoup de travail et de rencontres. Parce que la responsabilité principale d’un CA est justement d’assurer d’avoir une bonne personne à la direction générale. Des changements successifs sont déstabilisants. »

Et ce, pour tous les partis impliqués de près ou de loin avec l’organisme en question. « Les membres, les clients et les bailleurs de fonds s’inquiètent et réévaluent l’offre de service, leurs contributions, et se posent toute sorte de questions. » Sans nécessairement mener à une perte de confiance de la part des bailleurs de fonds, « ils vont être aux aguets, vouloir savoir ce qu’il se passe. Parfois même allant jusqu’à retenir les fonds pour voir comment les choses évoluent ».

De l’importance du CA

Et sans direction générale, « ce sont les bénévoles qui doivent répondre à toutes ces choses-là et ce n’est pas facile ». De plus, lorsqu’un poste de cette importance se retrouve vacant, tout le fonctionnement d’une entreprise est susceptible de se retrouver à l’arrêt.

« Non seulement le statu quo est menacé si la vacance dure trop longtemps, mais c’est aussi que l’on se retrouve dans une situation où l’on ne peut pas adresser les problèmes de l’heure et encore moins les projets d’avenir. Cela peut avoir un impact sérieux. Cependant, si l’on peut placer une nouvelle direction rapidement, pour reprendre les rênes, je pense que l’on peut passer au travers. »

Seulement, et c’est en cela que le rôle du CA est important, l’enjeu est aussi de nommer, assez rapidement, une nouvelle direction.

Denis-Michel Thibeault assurera la direction par intérim pendant le prochain mois. À l’issue duquel l’assemblée générale aura lieu.

Repartir à zéro

L’AGA de la radio communautaire se tiendra en présentiel le 8 mars au CCFM à 18 h.Tous les postes du CA seront à pourvoir, y compris celui de la présidence.

En effet, Blandine Tona, qui siège aux côtés d’Erin Bockstael et de Gisèle Saurette-Roch sur le comité de mise en candidature, a déclaré qu’elle ne se représenterait pas.

D’après des informations de Martine Bordeleau, 200 membres seront en règle au moment de cette AGA, qui s’organisera avec le soutien de la SFM, comme l’indique Blandine Tona : « La direction générale est nouvelle, donc nous avons besoin d’un appui. La SFM a accepté d’apporter ce soutien et nous en sommes très reconnaissants. »

À l’heure d’écrire ces lignes, le CA de la radio déclarait que le processus de dépôt de candidature serait disponible sur le site web de la radio dès le 5 février, mais que les gens pourront aussi proposer leur nom pendant l’assemblée.