À l’automne 2024, un nouveau programme de baccalauréat en sexologie débutera à l’Université Laval, au Québec. Et si d’autres universités proposent des certifications, il ne s’agit que du deuxième baccalauréat de ce type à exister au monde, le premier étant dispensé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où la sexologie s’enseigne depuis 1969. À titre de comparaison, en France, le métier de sexologue n’est toujours pas règlementé. Le Canada, et en particulier le Québec, se montre donc particulièrement avant-gardiste en matière de formation à un métier qui, sans être nouveau, reste relativement récent.

Selon Roxanne Guyon, professeure assistante en sexologie au département de psychiatrie et de neurosciences de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Le Québec est le seul endroit du monde où le métier est régi par un ordre professionnel. Celle qui codirige également le certificat en santé sexuelle à l’Université Laval donne un peu de contexte. « Depuis la création de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ) en 2013, la pratique est régie par un code déontologique. Avant cela, les gens se disaient sexologue sans forcément avoir la formation adéquate. »  

Malgré ses recherches, La Liberté n’a pas trouvé d’équivalents à l’OPSQ au Manitoba.

Des cours pratiques

Contingenté, ce nouveau baccalauréat pourra accueillir un maximum de 60 élèves, pour 5 professeurs et deux chargés d’enseignement clinique. À temps plein, le baccalauréat durera trois ans et se divisera en 6 sessions. « Les cours seront séparés en quatre grands axes, explique Roxanne Guyon. La promotion, l’éducation, la prévention et le soutien. » La sexologue indique aussi que le cursus comprend également des cours pratiques « pour mettre rapidement les étudiants et les étudiantes dans le bain ».

Un cursus voué à changer

À propos du cursus, l’époque est telle que les choses évoluent constamment pour tout ce qui gravite autour de la sexualité. De l’orientation sexuelle à l’identité de genre. La création d’un baccalauréat n’est donc pas nécessairement chose facile. « Nous essayons vraiment d’affiner tous les cours du baccalauréat. De rester en lien avec tous les enjeux d’actualités et pour lesquels l’expertise du sexologue va être reconnue. Les questions d’identité de genre, par exemple, sont abordées dans le programme. En tant que professeurs, nous sommes très à l’affût de ce qu’il se passe, des enjeux liés à l’intimité et à la sexualité. On regarde quels sont les besoins dans les milieux pratiques et l’on essaie d’y répondre à travers la formation des futurs sexologues. Au fil du temps, nous pourrons toujours bonifier les cours à la lumière de ce qu’il se passera dans l’actualité et les milieux. C’est un processus itératif. »