Julien Desaulniers, directeur artistique, dévoile une partie de la programmation et l’importance que les groupes tel que Cht’koot ont pour préserver ce style musical. 

La musique traditionnelle, décrite par Julien Desaulniers comme une musique dansante au tempo élevé, demeure une constante au Festival du Voyageur (FDV). Pour cette nouvelle édition, des artistes de diverses origines, tels qu’Alain François, Les Fireflies (de l’Île du Prince Édouard), Réveillons! (du Québec), et bien d’autres encore, seront présents pour partager leur musique avec le public. 

Selon le directeur artistique du FDV, la musique traditionnelle constitue véritablement la pierre angulaire de l’évènement : « Lorsque le public pense au Festival du Voyageur, il s’attend à écouter de la musique traditionnelle, notamment jouée au violon, au pied et à la guitare acoustique. 

« La musique traditionnelle évoque également les Party de cuisine où, à une époque où il n’y avait pas de batterie, les gens tapaient du pied pour célébrer. C’est d’ailleurs de cette façon que la musique traditionnelle a trouvé ses fondements. » 

« Le Festival, c’est le moment le plus occupé pour nous. Chaque année on essaie de réinventer notre répertoire et d’ajouter des nouvelles chansons. » 

Jasmine Régnier

Diverses interprétations 

Le directeur artistique souligne qu’il existe de nombreuses façons d’interpréter la musique traditionnelle : « Un de nos artistes locaux, Alexandre Tétrault, alias Douzie, un jeune violoniste Métis, revisite cette musique. Il a acquis les bases de la musique traditionnelle et est également DJ. Il combine ces deux formes de création musicale pour donner naissance à un nouveau style. C’est fascinant de voir comment la musique évolue. C’est un bel exemple de métissage. Je pense qu’il est important de souligner son travail et ce qu’il accomplit. 

« C’est le fun de voir une nouvelle génération de jeunes musiciens franco-manitobains prendre la relève. Cela démontre que la musique traditionnelle est en bonne santé ici au Manitoba. Le groupe Cht’koot et Les Barn Boys s’inscrivent également dans cette lignée et seront présents sur la scène du FDV à la Cabane à sucre. » 

D’ailleurs, selon Julien Desaulniers, la Cabane à sucre reste une tente très populaire auprès du public à chaque édition du FDV. 

« Nous enregistrons toujours une bonne fréquentation. Les musiciens traditionnels venant du Québec et d’ailleurs sont ravis de venir au Manitoba et de constater que la foule est intéressée et engagée dans leur musique. » 

De gauche à droite, les membres du groupe Cht’koot : Alexandre Normandeau, Jean-Pierre Normandeau, , Jasmine Régnier, Anne-Sophie Régnier et Caleb Dorge.
De gauche à droite, les membres du groupe Cht’koot : Alexandre Normandeau, Jean-Pierre Normandeau, Anne-Sophie Régnier, Jasmine Régnier et Caleb Dorge. (photo : Gracieuseté)

Revisiter la musique traditionnelle

Le groupe de musique Cht’koot, formé en 2019, est constitué de cinq membres, dont Alexandre Normandeau à la batterie, Jean-Pierre Normandeau à la basse, Anne-Sophie Régnier au chant, à la mandoline et au violon, Jasmine Régnier au violon et au chant, et Caleb Dorge à la guitare. 

Jasmine Régnier explique que la mission du groupe est de revisiter la musique traditionnelle en y ajoutant des éléments modernes comme du funk, du reggae, du blues, du bluegrass, etc. 

« Le Festival, c’est le moment le plus occupé pour nous. Chaque année on essaie de réinventer notre répertoire et d’ajouter des nouvelles chansons. Et cette année (1), on a préparé des nouveautés. Nous aurons un peu de chansons celtiques, qui sont des chansons traditionnelles irlandaises, avec un ajout de notre twist personnel. Nous avons aussi une couple d’autres chansons francophones traditionnelles, mais on préfère garder la surprise! Il y aura aussi une chanson que l’on jouera du groupe The Fretless. Nous nous sommes inspirés d’eux pour recréer une chanson avec un twist traditionnel, avec des violons, ainsi qu’une touche de twist funk. » 

Tradition importante

Elle souligne l’importance de préserver la musique traditionnelle, une partie intégrante de ses racines : « La musique traditionnelle fait partie de notre culture, et nous voulons continuer de la faire vivre. J’ai grandi avec. Depuis que je suis petite, je vais au Festival et j’entends cette musique. Dès mes trois ans, avec ma famille, nous allions à l’Auberge du violon. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai commencé à apprendre à jouer du violon. C’est quelque chose qui a toujours été important pour moi, et encore plus de pouvoir jouer à mon tour afin de promouvoir ce genre musical, ainsi que notre langue. » 

Jasmine Régnier souligne l’importance du FDV dans la préservation des traditions musicales, affirmant que « c’est un temps où les gens se rassemblent pour danser. Pour tout le monde, je pense, dans la communauté, c’est une tradition importante. » 

Cependant, elle constate qu’ « il y a de moins en moins de groupes au Manitoba qui jouent de la musique traditionnelle. Nous sommes un de ces rares groupes qui restent, nous voulons garder notre fierté de jouer. » 

(1) Le groupe se produira le 23 février à 18 h 30, et le 24 février à 15 h à la Cabane à sucre.